Pourquoi le Smic ne devrait pas être revalorisé d’ici fin 2024
Du fait de la stabilisation des prix à la consommation, la hausse du Smic ne devrait pas intervenir avant 2025.

L’inflation est passée sous la barre des 2% en août 2024, pour se situer autour de 1,9% sur un an, selon l’estimation provisoire de l’Insee. Après +2,3% en juillet 2024, la désinflation se poursuit donc à un rythme plus soutenu qu’attendu.
Selon la note de conjoncture publiée par l’institut statistique le 9 septembre, cette tendance à la baisse devrait se confirmer sur la fin de l’année. La progression des prix de l’énergie, tout comme celle des prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés, devrait rester contenue. « Au total, l’inflation resterait inférieure à +2% d’ici la fin de l’année, et s’établirait à +1,6% sur un an en décembre 2024 […] Sous ces hypothèses, une revalorisation automatique du Smic d’ici la fin de l’année apparaît très incertaine », projette l’Insee.
Un revalorisation automatique peu probable avant 2025
En effet, en plus des revalorisations automatiques intervenant au 1er janvier, le Smic peut être réhaussé en cours d’année, si l’indice des pris à la consommation, hors tabac, pour les 20% de ménages français les plus modestes augmente d’au moins 2% par rapport à celui pris en compte pour la dernière revalorisation du Smic (celle de novembre 2023 en l’occurrence). Un tel cas de figure semble peu probable d’ici la fin de l’année 2024.
Depuis janvier 2024, le Smic mensuel brut se situe à 1 766,92 € (soit 1 398,70 € net). Du fait de l’inflation élevée, le Smic a augmenté de 14% de janvier 2021 à janvier 2024 avec, pour conséquence, une explosion du nombre de travailleurs rémunérés au Smic : 17,3% des salariés du privé (hors secteur agricole) d’après la Dares.
La proposition du Nouveau Front Populaire de porter le Smic à 1 600€ net par mois s’est éloignée en même temps que la candidature à Matignon de Lucie Castets. Au grand soulagement des chefs d’entreprise : le patronat jugeait la mesure particulièrement coûteuse. L’U2P appelle plutôt à revoir les structures de rémunération, alors que les plus bas salaires se sont fait rattraper par le Smic. Inspiré par le rapport Bozio-Wasmer, l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, a pris le soin de transmettre à son successeur un plan de refonte du système d’allègements de charges pour inciter les entreprises à augmenter les salaires.
L’hypothèse d’un coup de pouce gouvernemental
De leur côté, les syndicats exigent une augmentation immédiate du Smic même si l’inflation n’atteint pas 2%. Reste à savoir si le nouveau gouvernement de Michel Barnier décidera d’une augmentation d’ici la fin de l’année. Le dernier coup de pouce de l’exécutif remonte au lendemain de l’élection de François Hollande, en 2012.