Semaine de 4 jours : le Royaume-Uni la teste, à son tour, dans 60 entreprises

Après l’Islande et l’Espagne, le Royaume-Uni va tester à grande échelle la semaine de 4 jours.

A partir du 1er juin, 3 000 salariés britanniques vont expérimenter la semaine de quatre jours.
A partir du 1er juin, 3 000 salariés britanniques vont expérimenter la semaine de quatre jours. © Mélinda Nagy/stock adobe.com

La semaine de quatre jours continue de faire des émules ! Inspiré par les résultats encourageants des expériences conduites en Islande, en Espagne, aux Etats-Unis, le Royaume-Uni souhaite expérimenter ce rythme de travail dans 60 entreprises.

Concilier bien-être au travail et compétitivité

3 000 salariés vont donc travailler 4 jours par semaine à partir de juin, sans perte de salaire. Et ce, pour une durée de six mois. L’enjeu, à l’issue de cette période, sera de mesurer l’impact de ce changement d’organisation sur la productivité des entreprises qui se seront prêtées à l’exercice.

L’association 4 Day Week Global, à l’initiative de ce test, poursuit l’objectif de concilier bien-être des salariés au travail, à travers un ratio plus équilibré vie pro/vie perso, et maintien de la compétitivité de l’entreprise.

« La vraie question est la suivante : l’augmentation de la productivité résultant de la perte d’une journée va-t-elle stimuler la production que vous avez perdue pendant cette journée ? Et je pense que c’est probablement l’élément clé de cet essai, explique Jonathan Boys, économiste du marché du travail au Chartered Institute of Personnel and Development, à Euronews. Si c’est le cas, c’est génial. Si ce n’est pas le cas, nous aurons beaucoup de mal à maintenir la semaine de quatre jours sans sacrifier la croissance de l’économie. C’est probablement le noeud du problème ».

Un aimant à nouveaux talents dans un marché tendu

A travers la mise en place de la semaine de 4 jours, les employeurs britanniques espèrent parvenir à attirer de nouveaux talents, dans un pays où le marché du travail connaît de fortes tensions et où le taux de chômage est historiquement bas (3,7%).

Sur le papier, avec un secteur des services qui représente 80% de l’activité économique, le Royaume-Uni est un laboratoire idéal pour tester la semaine de quatre jours, car ces entreprises peuvent faire plus facilement preuve de flexibilité horaire. De leur côté, les secteurs d’activité nécessitant un fonctionnement en continu (hôtellerie-restauration, industrie, distribution…) réfléchissent déjà à des systèmes de roulement de personnel pour assurer un fonctionnement pérenne.

L’engouement pour la semaine de quatre jours n’est pas près de se tarir si l’on en croit les tests annoncés en Nouvelle-Zélande et en Australie en août. En Europe, la semaine de quatre jours est actuellement au cœur des débats parlementaires belges et portugais. En France, 5% des entreprises ont opté pour ce rythme de travail, alors que 64% de la population y serait favorable, selon l’étude People at Work 2022 d’ADP.

Bien s’équiper pour bien recruter