Semaine de 4 jours : à quelles conditions les Français seraient-ils prêts à l’adopter ?

Une majorité d’employés français sont tentés par l’expérience mais pas à n’importe quel prix.

Les Français sont majoritairement partants pour expérimenter la semaine de quatre jours.
Les Français sont majoritairement partants pour expérimenter la semaine de quatre jours. © yellow_man/stock adobe.com

Au Japon, en Islande, en Espagne, et récemment en Grande-Bretagne, de plus en plus d’entreprises se convertissent à la semaine de quatre jours après des expérimentations couronnées de succès. En France, plus de 400 entreprises ont adopté ce rythme. Si le phénomène est encore marginal dans l’Hexagone, il suscite de plus en plus d’envie chez les salariés.

Plus de 8 salariés sur 10 tentés par l’expérience

Selon un récent sondage GetApp*, 84% des employés dont l’entreprise n’applique pas la semaine de quatre jours seraient intéressés par cette nouvelle répartition du temps de travail. En l’état actuel, 62% de l’échantillon déclarent que le passage à la semaine de quatre jours n’est pas envisagé par leur employeur, 19% affirment qu’une expérimentation est prévue et 13% affirment qu’elle est pratiquée dans certains services de leur PME.

Si une majorité des personnes interrogées (85%) se déclarent satisfaites de leur emploi actuel, elles estiment qu’une plus grande flexibilité permettrait d’améliorer leur bien-être au travail : 58% des employés qui ne pratiquent pas le télétravail souhaiteraient ainsi en avoir la possibilité et 78% expriment le désir d’avoir des horaires de travail plus flexibles.

Une durée de travail hebdomadaire et un salaire inchangés

La semaine de quatre jours s’inscrit dans cette même logique de parvenir à mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. Un critère devenu essentiel pour de nombreux actifs depuis la crise sanitaire. Mais à quelles conditions ces Français se disent-ils prêts à tenter l’expérience ?

Une semaine de quatre jours sans réduction du temps de travail et à salaire égal est le modèle plébiscité par 76% des répondants. De leur côté, 20% déclarent qu’ils n’accepteraient de passer à quatre jours que s’ils travaillaient moins d’heures (32 au lieu de 35 ou 39h) sans voir leur rémunération amputée. Enfin, 4% accepteraient de gagner moins d’argent s’ils travaillaient 32h hebdomadaires réparties sur quatre jours.

On constate donc que le maintien de la rémunération demeure la principale condition d’acceptation de ce nouveau rythme de travail et que la plupart des travailleurs seraient prêts à concentrer leur volume horaire de travail actuel sur quatre jours.

Du temps pour soi

59% des employés affirment même que la semaine de quatre jours pourrait être un argument susceptible d’influencer leur choix de changer d’entreprise, si le salaire et les conditions de travail proposées sont les mêmes que dans leur contrat actuel.

Quels sont les avantages de la semaine de quatre jours pressentis par ces salariés ? D’abord une amélioration de l’équilibre de vie pro/vie perso et la perspective de gagner du temps pour soi, mais aussi un meilleur niveau de bien-être et le bénéfice d’une réduction du temps et des coûts de trajet domicile-travail.

Ils anticipent aussi des bienfaits de cette organisation pour leur employeur : amélioration de la satisfaction des employés, diminution du taux d’absentéisme, réduction des coût de fonctionnement de l’entreprise et impact positif sur l’environnement, facteur d’attractivité pour les candidats et productivité accrue.

La crainte d’un accroissement de la charge de travail

En miroir, la semaine de quatre jours engendre également certaines inquiétudes : les collaborateurs redoutent les journées de travail à rallonge, une augmentation excessive de leur charge de travail, une diminution de leurs revenus, une réorganisation compliquée du travail et une difficulté accrue à boucler leurs missions dans les temps.

Parmi les potentiels inconvénients pour l’entreprise, les salariés citent les challenges liés à la rémunération des employés, la complexité opérationnelle de mise en place et la lourdeur des tâches administratives associées.

En définitive, si la semaine de quatre jours semble susciter de nombreuses convoitises, il est intéressant d’observer que les collaborateurs ne sont pas disposés à faire de concessions sur une baisse de rémunération associée. Et que sa mise en place doit faire l’objet de points de vigilance particuliers, notamment liés à la charge et à l’organisation de travail, côté entreprise.

*Enquête réalisée en ligne en février 2023 à laquelle ont participé 1041 employés français, âgés de 18 à 65 ans, travaillant à temps plein et cinq jours par semaine, dans une entreprise comptant 2 à 250 personnes.

 

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