Quels salariés seront les plus augmentés en 2026 ?
Alors que les niveaux d’augmentation 2026 devraient suivre la tendance de 2025, on fait le point sur les secteurs et les métiers qui concentrent les besoins de recrutement, d’après la dernière étude PageGroup.

Les augmentations resteront modestes en 2026, de l’ordre de 1,5% à 2% en moyenne, à des niveaux similaires à 2025, prédisent les experts de PageGroup dans leur étude de rémunérations sortie le 9 septembre. Les employeurs ressentent moins l’urgence de soutenir le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs, dont les salaires augmentent plus vite que l’inflation (qui se situait à +0,9% en août 2025, selon l’Insee).
Les enveloppes d’augmentation dépendent aussi fortement des tensions sur le marché du travail, lui-même corrélé au climat politique. « Avec la chute du gouvernement et la période d’instabilité politique qui s’ouvre, les entreprises vont faire preuve d’une certaine prudence. Elles ont besoin d’être en confiance pour envisager des projets de développement et vont donc reporter certains recrutements, en attendant de voir s’il y a des changements réglementaires », affirme Laurent Blanchard, directeur général de PageGroup France. On se souvient que l’absence de budget en fin d’année dernière avait conduit de nombreuses entreprises à reporter leurs accords de négociation annuelle obligatoire. Un scénario qui pourrait se reproduire dans les mois qui viennent.
Dernier paramètre qui entre dans l’équation au moment de définir son budget d’augmentation salariale, la prochaine transposition dans la loi française de la directive européenne sur la transparence des salaires : « Les entreprises vont devoir observer avec encore plus d’attention les salaires pratiqués sur le marché pour homogénéiser et structurer leur politique de rémunération, en fonction de critères objectifs. Et ce, dans le but de pouvoir répondre aux salariés qui demanderont des informations sur les critères de progression salariale », explique Laurent Blanchard. Désormais, toutes les entreprises ont à l’esprit qu’elles vont devoir réduire certains écarts de rémunération pour attirer et fidéliser, alors que 7 salariés sur 10 jugent que leur employeur manque de transparence sur les salaires* et que 54% d’entre eux ont déjà envisagé de quitter leur poste en raison d’un sentiment d’injustice salariale**.
Une fois ce constat posé, l’étude de PageGroup met en lumière les secteurs d’activité qui demeurent particulièrement dynamiques en cette rentrée 2025 et les fonctions qui devraient connaître de belles progressions salariales en 2026.
Les ingénieurs et techniciens très recherchés dans l’industrie
Parmi ces secteurs, l’aéronautique et l’énergie (nucléaire, énergies renouvelables…), qui ont des besoins de recrutement toujours soutenus en raison de carnets de commande bien remplis pour les 10 prochaines années et de nombreux départs à la retraite à remplacer.
« Confronté à des mutations technologiques, le milieu industriel a du mal à recruter. Les entreprises s’arrachent des profils pénuriques, comme les techniciens de maintenance ou les techniciens SAV, qui verront leur salaire progresser de plus de 5% en 2026, mais aussi les ingénieurs électronique embarquée, en particulier dans l’automobile, qui devraient connaître une progression salariale de 7 à 12% », développe le directeur général de PageGroup France.
Un marché IT moins porteur sauf pour certains métiers
Après avoir explosé, le nombre d’offres d’emploi dans le secteur de l’IT diminue pour la 2e année consécutive. En dépit de ce repli, certaines expertises demeurent très recherchées : c’est le cas des métiers de la cybersécurité, de l’IA, de la data et du cloud, qui devraient encore bénéficier d’augmentations à deux chiffres en 2026. A titre d’exemple, le salaire d’un ingénieur cybersécurité en début de carrière passe de 40K€ à 45K€ annuels en 2026, ce qui représente une progression de 12,5%.
RSE : les compétences vertes dans l’air du temps
Les entreprises continuent leur mue écologique en mettant l’accent sur le recrutement de profils tels que responsable reporting extra-financier CSRD ou assistant(e) reporting RSE.
Parmi les profils les plus pénuriques, dont les salaires sont particulièrement attractifs, on trouve :
- les chef(fe)s de projet décarbonation, avec des salaires de 45K€ en début de carrière jusqu’à plus de 70K€ au bout de 15 ans d’expérience ;
- les coordinateur(-rice)s économie circulairen avec une rémunération oscillant entre 40K€ et plus de 70K€ selon l’expérience ;
- et les directeur(rice)s de l’impact (Chief Impact Officer), avec des salaires débutant à 60K€ pour atteindre jusqu’à 120K€ au bout de six ans d’expérience.
Achats et logistique : des métiers stratégiques en transformation
Toujours stratégiques, car portés par l’e-commerce, les secteurs de la supply chain font également face à des défis croissants (intégration accélérée de l’IA, transition vers une économie durable…). Les profils les plus recherchés en 2026 sont :
- les acheteur(se)s IT, avec des rémunérations oscillant entre 45K€ et plus de 100K€ selon l’expérience ;
- les Commodity/Category Manager, avec des salaires situés entre 45K€ et plus de 120K€ ;
- les prévisionnistes de ventes, avec des rémunérations de 38K€ à 78K€ ;
- les responsables d’exploitation, avec des salaires de 40K€ à 87K€ ;
- les directeur(-rice)s de site logistique, avec des rémunérations entre 50K€ et plus de 120K€.
« Ces métiers devraient connaître des augmentations supérieures à la moyenne nationale, de l’ordre de 5% en début de carrière pour les responsables d’exploitation, par exemple », pointe Laurent Blanchard.
Finance et comptabilité : la prime aux profils très techniques
Enfin, après un net ralentissement en 2025, le secteur de la finance et de la comptabilité devrait reprendre des couleurs. « Les augmentations cibleront les profils aux compétences techniques pointues (maîtrise des logiciels de paie, de data…) associées à des soft skills qui font la différence », observe Laurent Blanchard.
Les fonctions les plus recherchées seront :
- les contrôleurs de gestion, avec un salaire de 35K€ à 80K€ en fonction de l’expérience ;
- les comptables, avec une rémunération de 32K€ à 65K€ selon l’expérience ;
- et les contrôleurs financiers, avec une rémunération débutant à 40K€ pour les profils juniors et allant jusqu’à 90K€ au bout de 10-15 ans d’expérience.
Enfin, dans une fonction RH où les recrutements devraient être moins dynamiques et où les salaires stagnent, les gestionnaires de paie font figure d’exception et devraient avoir de belles opportunités en 2026.
*Etude Talent Trends 2025 de PageGroup
**Etude PageGroup X Indeed