Salaires : une forte hausse à court terme pour répondre à l’inflation
Si la BCE mise sur des augmentations historiques des salaires nominaux, les salaires réels évoluent, eux, à la baisse, en raison d’une inflation qui va demeurer élevée en 2023.
« La croissance des salaires au cours des prochains trimestres devrait être très forte par rapport aux tendances historiques », affirment les experts de la Banque centrale européenne (BCE), dans un article publié lundi 9 janvier. Un effet de rattrapage en réaction au taux d’inflation, qui s’élevait, fin 2022, à 8,4% dans la zone euro (et à 6,2% en France d’après l’Insee). Selon les prévisions de la BCE, l’inflation va rester élevée en 2023, autour de 6,3%, avant de s’établir à 3,6% en 2024.
Des salaires réels plus faibles qu’en 2019
Cette hausse historique s’explique aussi, d’après les économistes, par une bonne santé du marché du travail, malgré le ralentissement de l’économie.
L’institut monétaire table sur une hausse des salaires bruts de 5,2% en 2023, dans la zone euro. Des hausses historiques qui ne doivent pas faire oublier que les salaires réels (les salaires nominaux divisés par l’indice des prix à la consommation) « sont beaucoup plus faibles qu’en 2019, avant la pandémie », rappellent les économistes de la BCE.
Des exigences élevées du côté des syndicats
Ces derniers ont calculé qu’au deuxième trimestre 2022, le taux d’évolution annuel réel des salaires était de -5,2% dans l’ensemble de la zone. Une baisse de pouvoir d’achat qui pourrait conduire les syndicats « à exiger des augmentations salariales plus importantes lors des prochains cycles de négociations, en particulier dans les secteurs à salaires modérés », anticipent les auteurs de l’article.
Une tendance que l’on peut déjà observer en Allemagne, où le syndicat des services Verdi demande actuellement une augmentation de 15% pour les salariés de l’entreprise de transport et de logistique Deutsche Post et de 10,5% pour les fonctionnaires de l’État fédéral et des communes.