Le salaire devient une priorité pour les professions intermédiaires

Pour la première fois, la rémunération arrive en tête des priorités des professions intermédiaires.

La CGT a mandaté une enquête sur les priorités des professions intermédiaires dans le cadre professionnel.
La CGT a mandaté une enquête sur les priorités des professions intermédiaires dans le cadre professionnel. © Africa Studio/stock adobe.com

Qu’ils soient assistants de direction, comptables, secrétaires, techniciens informatiques, assistants commerciaux, ils appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle des professions techniciennes et intermédiaires. A travers un sondage ViaVoice, la CGT a souhaité prendre la température auprès de ses actifs, à mi-chemin entre les cadres et les employés. Une frange de la population qui représente un quart des travailleurs français, d’après l’Insee.

Lorsqu’on leur demande quelles sont leurs priorités dans le cadre professionnel, ils répondent à 71% le salaire, ex aequo avec l’équilibre vie pro/vie perso, et devant le contenu et le sens de leur travail (46%), selon ce baromètre rendu public le 5 décembre. Le critère de la rémunération fait un bond spectaculaire, puisqu’il est en hausse de 14 points par rapport à l’an dernier.

Effondrement salarial lié à l’inflation

Ce sondage apporte une preuve supplémentaire que le pouvoir d’achat demeure la préoccupation principale des Français, dans un contexte inflationniste. Et, parmi les personnes interrogées, nombreuses sont celles qui considèrent que la réaction de leur employeur n’est pas à la hauteur de la situation.

« 59% des sondés nous disent qu’ils n’ont eu aucune augmentation depuis un an et 54% nous disent qu’ils n’ont même pas eu de prime. Il y a un effondrement salarial en cours du fait de l’inflation », témoigne Sophie Binet, secrétaire confédérale de la CGT Ingés Cadres Techs, au micro de France Inter.

Et lorsque les employeurs ont augmenté leurs salariés, la hausse médiane a été de 3% (chiffres du cabinet Deloitte), soit deux fois moins que l’inflation, qui s’établissait, fin novembre, à +6,2% sur un an.

Vers une hausse des démissions ?

En réponse à une rémunération jugée insuffisante, les collaborateurs n’hésitent pas à quitter leur entreprise. Ainsi, un quart des sondés envisagent de démissionner au cours des prochains mois. Le chiffre atteint même 33% dans le secteur privé.

Revalorisation salariales, partage de prime de la valeur, intéressement, participation… Les employeurs ont à leur disposition un éventail de leviers pour donner un coup de pouce à leurs collaborateurs.

A l’heure où les modalités du dividende salarié, qui doit entrer en vigueur en 2023, sont discutées par les partenaires sociaux, les entreprises ont tout intérêt à s’emparer du sujet de la rémunération si elles veulent conserver leurs talents et en attirer de nouveaux.

Bien s’équiper pour bien recruter