RSE : quelles actions concrètes pour faire vivre vos valeurs ?
Du recrutement de jeunes issus de quartiers prioritaires de la ville à l’organisation de séminaires éco-responsables en passant par le soutien à des associations caritatives, on vous propose une palette de bonnes idées pour incarner votre politique RSE.
Les déclarations de bonnes intentions ne suffisent plus à attirer les candidats et à faire la fierté de vos collaborateurs. Ils attendent que ces engagements RSE se traduisent concrètement dans la vie et l’organisation de leur entreprise. Alors, sous quelles formes les matérialiser ? Eventail de solutions mises en place par des entreprises soucieuses d’avoir un impact social ou environnemental positif.
Des programmes de recrutement pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes
Le point de départ de l’engagement de Sanofi France pour diversifier ses recrutements en alternance : une étude, menée avec CSA Research, qui révélait que plus de 7 jeunes sur 10 s’autocensuraient au moment de candidater par manque d’expérience ou de réseau professionnel. « Les principaux secteurs touchés par ce phénomène sont le BTP, l’armée et la santé, trois domaines dans lesquels nous sommes présents, explique Nicolas Pouchain, responsable de la politique jeunes et de la marque employeur chez Sanofi France. Nous avons donc décidé d’inverser notre processus de recrutement : au lieu d’attendre que les jeunes se rendent sur notre site carrière, on vient les rencontrer au plus près de nos sites et dans les quartiers prioritaires de la ville. »
Le principe du programme Place Avenir : 12 journées durant lesquelles équipe RH et collaborateurs proposent à des jeunes de bac à bac +5 de venir découvrir les plus de 400 métiers de l’entreprise, recevoir des conseils sur leur CV ou pour passer un entretien et participer à des job dating. « Le principe est de casser les idées reçues : il ne faut pas avoir bac+18 et avoir fait des études de médecine ou de pharma pour postuler chez nous. On recrute aussi dans la finance, la logistique, la supply chain… »
Cette année, Sanofi France souhaite recruter, au fil de ces journées spéciales, 1 600 alternants, dont 10% issus des quartiers prioritaires de la ville. « L’année dernière, la première édition du programme nous a permis de passer de 5 à 8,5% de jeunes issus des QVT parmi nos recrutements en alternance », se réjouit le responsable de la politique jeunes. L’entreprise accompagne ensuite les premiers pas de ces jeunes à travers des Bootcamp pour développer leurs softskills (leadership, gestion de projet).
« A l’issue de l’alternance, nous avons également mis en place un dispositif qui permet de mettre en contact nos alternants avec plus d’une cinquantaine d’entreprise de notre écosystèmes santé, s’ils souhaitent poursuivre leur carrière ailleurs ! »
Des potagers sur votre toit ou dans votre jardin d’entreprise
Créer un potager collaboratif, semer des graines, récolter ses fruits et ses légumes, les cuisiner et les déguster en équipe. Telle est la proposition de Ciel, mon radis ! pour sensibiliser vos collaborateurs aux enjeux de développement durable.
« Beaucoup de salariés se plaignent de l’abstraction de leur travail, constate Romain Balmary, fondateur de l’entreprise. Le travail au potager les sensibilise à des choses concrètes : au cycle des saisons, à l’importance d’un sol vivant et de favoriser la présence des oiseaux dans un jardin, à l’intérêt d’associer des cultures pour qu’elles se protègent mutuellement, comme les poireaux et les carottes. »
Les ateliers de teambuilding organisé par Ciel, mon radis ! sont également des espaces de rencontres et d’échange : « C’est un lieu de cohésion qui horizontalise les relations, parce qu’on est tous égaux devant le poireau ! Un stagiaire ou une assistante de direction peut partager son savoir avec son DG. C’est une source de fierté. »
Ces jardins partagés en entreprise sont aussi des lieux propices à l’inspiration, au calme et à la concentration : certains collaborateurs s’y rendent pour travailler, pour passer un appel ou y organiser leurs réunions d’équipe. Enfin, ce potager constitue une belle vitrine pour la marque employeur : « Il fait souvent partie du parcours de visite des locaux organisé lors de l’entretien d’embauche des candidats », souligne Romain.
Des ateliers pour sensibiliser aux enjeux climatiques
Plutôt que de distribuer à vos salariés le dernier rapport du GIEC, que dites-vous de leur proposer un atelier de trois heures pour approfondir leurs connaissances sur le réchauffement climatique ? C’est le défi proposé par l’agence événementielle la Belle Ethique à travers la fresque du climat qui mobilise l’intelligence collective : « Les participants sont invités à reconstituer une fresque à partir d’un lot de cartes, reprenant des données scientifiques extraites du rapport du GIEC, en mettant en lien les activités dans une logique de cause à conséquence, précise Gaëlle Guérinel, co-fondatrice de l’agence. Cet outil de vulgarisation permet d’apprendre de manière ludique. Saviez-vous qu’un Français émet 10 tonnes de CO2 par an ? Or, si on veut respecter les engagements de l’accord de Paris, il faudrait réduire ce volume à 2 tonnes ! »
La Belle Ethique propose également aux entreprises un jeu « Inventons nos vies bas carbone », pour donner aux collaborateurs les clés d’un mode de vie compatible avec une émission de 2 tonnes de C02 par an, ou encore un atelier sur le numérique responsable qui enseigne de bonnes pratiques telles qu’allonger au maximum la durée de vie des ordinateurs et téléphones, se débarrasser de ses anciens appareils, éviter les logos dans les signatures de mail et limiter les pièces jointes, acheter du matériel reconditionné…
« On sent que le sujet du développement durable est de plus en plus prégnant parmi la population, en témoigne le Manifeste pour un Réveil écologique signé par plus de 300 000 étudiants en France, note Gaëlle Guérinel. L’urgence est là et les entreprises doivent prendre en compte ces données, car ¾ des leviers pour réduire cette empreinte carbone résident dans des actions collectives. Les entreprises peuvent changer la donne en informant, en éduquant leurs collaborateurs ! »
Des événements d’entreprise éco-responsables
Autre porte d’entrée pour limiter les externalités négatives de son activité sur la planète : organiser des événements d’entreprise éco-responsables. « On accompagne nos clients pour créer leur événement sur mesure, clés en main, précise Gaëlle Guérinel. On dresse d’abord un état des lieux (quel est l’objectif de l’événement ? Quelle est sa thématique ? ) pour, ensuite, apporter la réponse la plus adaptée dans une logique d’éco-conception afin de limiter l’impact de l’événement. »
Différents aspects sont à prendre en considération pour organiser l’événement : « Comment je gère les déchets produits, l’eau ? Puis-je faire appel à un traiteur éco-responsable, labellisé ? Comment anticiper au mieux le nombre de participants ? A quelles associations peut-on reverser l’excédent de nourriture pour éviter le gaspillage alimentaire ? Quels moyens de transport privilégier ? Comment limiter l’impact écologique de la régie technique, et notamment les flux vidéo ? Peut-on faire appel à des structures d’insertion professionnelle et à des personnes éloignées de l’emploi plutôt qu’à des prestataires classiques ? Les leviers d’actions possibles sont à la fois environnementaux, sociaux et sociétaux. »
Des challenges sportifs au profit d’associations
Quoi de mieux qu’un défi sportif pour galvaniser ses équipes au profit d’une belle cause ? Cette année, Catherine Marché, directrice générale adjointe et DRH du groupe Demos a décidé d’embarquer ses collaborateurs dans la course des Jonquilles, organisée par l’institut Curie pour soutenir la recherche et l’innovation contre le cancer. « Pour chaque kilomètre parcouru par un salarié, l’entreprise versait un euro à l’institut Curie. Nous étions 16 à participer. Je nous avais fixé un objectif de 400km cumulés parcourus et nous en avons effectué 870 ! »
Cette cause a généré un bel élan au sein des équipes : « Ils étaient très fiers de contribuer à ce challenge. Certains nous ont dit qu’ils regrettaient de ne pas y avoir participé. Nous allons renouveler l’expérience l’an prochain et certainement organiser quelque chose de similaire pour Octobre rose », précise Catherine Marché. C’est important que ces démarches RSE soient impulsées au plus haut niveau de l’organisation, par la direction générale, le Comex. Mais il faut que les projets soient ensuite construits de manière collaborative, participative, pour que chacun puisse se les approprier ! »
Des ateliers pour sensibiliser au handicap
Les politiques en faveur de l’inclusion des travailleurs en situation de handicap font aussi partie de l’ADN du Groupe Demos, qui organise des ateliers de sensibilisation à cette thématique, notamment au cours de la semaine du handicap et prochainement lors de la journée dédiée aux 50 ans de l’entreprise : « Chaque collaborateur sera mis en situation de handicap et devra s’adapter à l’environnement en fonction des consignes données. L’idée est qu’à l’issue de cette animation, chacun considère cette différence comme une richesse. »
Des dons aux banques alimentaires et un soutien aux épiceries solidaires
« Que ce soit lors des entretiens de recrutement ou sur des forums école, on a de plus en plus de questions sur la responsabilité sociale et environnementale de Kellogg’s », observe Laurence Braure, responsable RSE du groupe.
Combat de longue date de Kellogg’s, la lutte contre la précarité alimentaire se matérialise, en France, par des dons de produits aux banques alimentaires, mais aussi par un partenariat avec Andes, un réseau qui compte plus de 400 épiceries sur le territoire national, dont 35 financées par Kellogg’s France. « On soutient financièrement ces magasins mais on propose aussi des kits de petit-déjeuner et des ateliers autour d’une alimentation équilibrée à destination de leurs bénéficiaires », développe Laurence Braure.
Le groupe a souhaité impliquer ses salariés dans ce partenariat en leur offrant la possibilité de dédier une journée de travail par an à du bénévolat dans ces épiceries ou dans d’autres associations de lutte contre la précarité alimentaire. « Ça les touche vraiment de pouvoir faire cela sur leur temps de travail. Ils nous en sont très reconnaissants ! Certains choisissent même de constituer une équipe pour se retrouver sur le terrain, à l’occasion par exemple d’une collecte alimentaire, ça renforce les liens. »
Des informations accessibles aux consommateurs malvoyants et non-voyants
Le groupe Kellogg’s a aussi noué un partenariat avec une startup ayant développé une application mobile, NaviLens, qui permet de rendre accessibles les informations présentes sur ses produits aux déficients visuels. Il leur suffit de scanner leur environnement, en magasin ou chez eux, et l’appli détecte le QR code présent sur l’emballage. « Notre gamme spécial K est déjà équipée et le déploiement sur tous nos paquets de céréales est prévu d’ici fin 2022 », explique la responsable RSE. Dans le cadre du lancement de ce QR code, nous avons accueilli l’athlète paralympique qui est notre ambassadeur NaviLens : Timothée Adolphe. Il est venu nous parler de son parcours de sportif et de son quotidien de non-voyant. Ce moment de partage, intense en émotions, a été très apprécié des équipes. Il n’y a pas de petites actions en matière de RSE. Alors je n’ai qu’un conseil : lancez-vous ! »