Quand les RH font leur révolution verte : 4 manières de s’engager

Adopter une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) centrée, entre autres, sur la cause environnementale est aujourd’hui une priorité stratégique indéniable. Et pour ce faire, les RH, en tant qu’ambassadeurs de la culture d’entreprise et agents de transformation durable, peuvent influer à la fois sur les instances de direction, les comportements des collaborateurs et ainsi sur l’attractivité de leur entreprise sur le marché de l’emploi. Focus sur les leviers d’action possibles.

Sensibiliser : une première étape pour instaurer un changement durable

Transformer structurellement les pratiques d’une entreprise commence par des actions de sensibilisation pour toucher les comportements individuels. Informer et impliquer les collaborateurs dans les enjeux écologiques est indispensable pour instaurer une culture d’entreprise véritablement engagée. Cela peut passer par l’organisation de conférences sur les pratiques écoresponsables, des campagnes de communication en interne, la création de communautés d’ambassadeurs écologiques…

À travers des journées dédiées à la sensibilisation environnementale telles que les Fresques du climat, les services RH de plusieurs grands groupes mobilisent chaque année leurs équipes en faveur de la cause écologique. De son côté, Air France, consciente de son rôle face à l’urgence climatique, a lancé un appel à volontariat au sein de son réseau RH. Cela a permis « la création d’une communautés RH opérationnelle d’une trentaine de membres. Cette communauté a proposé des actions concrètes basées sur ses expériences de terrain », explique Anne Grjebine, conseillère senior en innovation RH chez Air France, dans l’ouvrage Green RH. Quand la fonction RH fait sa révolution verte (éd. Dunod).

Former : l’ère des compétences vertes

Dans un contexte de transition écologique, former ses collaborateurs aux nouvelles compétences vertes est déterminant pour transformer les modes de production et renforcer l’employabilité. En tant que catalyseurs du changement, les RH peuvent jouer un rôle clé en accompagnant les salariés dans l’évolution de leurs métiers et dans le développement de compétences adaptées aux impératifs environnementaux et aux évolutions réglementaires.

À travers son initiative ReKnow University, Renault s’engage pleinement dans cette démarche. Ce programme de formation, axé sur l’acquisition de compétences en électrification, cybersécurité et recyclage des véhicules et de leurs batteries, prépare les collaborateurs aux défis spécifiques de l’industrie automobile. Ces formations internes, désormais accessibles aux publics non-salariés, renforcent la forte stratégie environnementale du groupe qui aspire à une neutralité carbone d’ici 2040. Dans une logique similaire, Yves Rocher forme ses équipes à l’écoconception de produits, garantissant ainsi que chaque produit minimise son impact dès la phase de conception.

Agir par des initiatives concrètes

Pendant la phase d’onboarding, les RH peuvent proposer aux nouveaux collaborateurs des formations sur les bons gestes à adopter pour réduire la pollution numérique, responsable d’un grand nombre d’émission de gaz à effet de serre.

Dans le quotidien des collaborateurs, de nombreuses actions tangibles peuvent contribuer à réduire leur empreinte carbone. C’est notamment le cas chez Adecco, où les équipes sont sensibilisées aux pratiques plus respectueuses de l’environnement via des initiatives globales internes : instauration d’une politique de traitement des déchets, du télétravail pour limiter les déplacements, d’un forfait mobilités durables pour récompenser les salariés faisant usage de modes de transport écoresponsables pour venir au travail (covoiturage, vélo, trottinette…).

D’autres actions plus larges sont aussi possibles, à l’image du programme mondiale de la fondation Yves Rocher « Plantons pour la Planète », qui engage les collaborateurs en faveur de la reforestation. Depuis 2007, ce ne sont pas moins de 125 millions d’arbres qui ont été plantés à travers le monde. Le défi des RH ? Mobiliser les collaborateurs dans ces initiatives pour en faire des citoyens engagés en faveur de la décarbonisation, au travail, mais aussi dans la sphère personnelle.

Rendre visible : renforcer votre marque employeur via la promotion d’initiatives écoresponsables

La valorisation des initiatives écoresponsables présente un bénéfice important pour les entreprises. En s’engageant pour la neutralité carbone, elles renforcent leur image de marque, permettant d’attirer de nouveaux talents. Les jeunes générations, particulièrement sensibles aux enjeux environnementaux, portent une attention particulière aux entreprises qui s’investissent durablement dans ces problématiques.

Verdir ses outils de recrutement peut être un chantier important pour les RH. Dès la fiche de poste ou l’offre d’emploi, il est souvent possible d’inclure au moins une initiative de l’entreprise ou une mission liée à la protection de l’environnement. Par exemple, pourquoi ne pas promouvoir le reconditionnement du matériel informatique mis à disposition des salariés ? Un autre exemple plus concret, le cas de l’entreprise Ubiq, spécialisée dans la location d’espaces de travail, qui communique sur l’instauration de deux jours semi-off pour ses collaborateurs optants pour des modes de transport plus responsables lorsqu’ils voyagent.

Le défi de la rétention des talents n’est pas en reste. Ces dernières années, sont apparus les climate quitters, des salariés qui décident de quitter leur entreprise pour des problématiques de conscience écologique. Dans un contexte de pénurie de talents qualifiés, s’impliquer dans la transition écologique devient un atout stratégique pour séduire de futurs ou actuels collaborateurs en quête de sens et d’impact, tout en répondant en partie aux enjeux environnementaux.

Pour en découvrir bien plus, nous vous recommandons la lecture de Green RH : quand la fonction RH fait sa révolution verte, par Michel Barabel, Olivier Meier et Antoine Poincaré, aux éditions Dunod (2024).