Retour au bureau imposé en France : est-ce la fin de l’âge d’or du télétravail ?

Les Français souhaitent en grande majorité revenir travailler au bureau mais conserver un à plusieurs jours de télétravail par semaine.

Une majorité d'actifs souhaitent travailler sur un rythme hybride.
Une majorité d'actifs souhaitent travailler sur un rythme hybride. © Slack/Opinionway

Une étude Slack/OpinionWay, réalisée auprès de 1000 travailleurs du savoir, dans des entreprises de plus de 20 salariés, du 23 octobre au 2 novembre, observe que de plus en plus d’employeurs français rappellent leurs collaborateurs au bureau. Comment le font-ils et ces directives sont-elles bien acceptées par les salariés ?

71% des entreprises imposent des jours de présence au bureau

Au moment de l’enquête, 82% des entreprises avaient émis des directives ou des encouragements pour inciter leurs salariés à revenir au bureau. 7 entreprises françaises sur 10 imposent des jours de présence obligatoires au bureau, le reste optant pour une organisation flexible des jours de présentiel.

Le tableau est aujourd’hui le suivant : 13% des employés interrogés sont majoritairement en télétravail, 68% principalement en présentiel et 19% sont la moitié de leur temps en télétravail.

« Ce retour au bureau est ressenti par 46% des Français comme une certaine pression, constate Nicolas d’André, directeur de Slack France. Chez Slack, nous avons choisi de moduler cette directive en fonction des équipes. On a le souhait de se revoir et de passer un certain nombre de jours ensemble au bureau. Mais, chaque équipe décide du nombre de jours de télétravail, de sa fréquence et peut les moduler en fonction de ses propres temps forts, de son tempo. »

Les salariés souhaitent revenir au moins un jour par semaine au bureau…

93% des personnes interrogées souhaitent se rendre au bureau au moins un jour par semaine. Mais 62% du panel désirent continuer à travailler à distance au moins la moitié de la semaine. Preuve que le travail hybride est la formule la plus appréciée des salariés.

Le rythme idéal serait de trois jours hebdomadaires de présentiel, pour 29% des travailleurs, et de deux jours, pour 24% d’entre eux.

… mais pas à n’importe quelles conditions

Retour au bureau ne signifie pas retour en arrière : les collaborateurs attendent des contreparties à ce travail en présentiel. A commencer par des compensations financières, de type prise en charge intégrale des titres de transport ou des repas, services de conciergerie… Ils se disent également plus enclins à se rendre sur site si leurs locaux se situent moins loin de chez eux, s’ils comprennent davantage d’espaces de détente et de loisirs et qu’ils peuvent y utiliser des technologies avancées pour faciliter leur travail (écrans, salle de réunion interactive…).

« On revient au bureau, mais pas pour faire les mêmes choses, commente Nicolas d’André. Le bureau de demain devra être modulable, ouvert sur l’extérieur et mêlant zones de travail et de convivialité. »

L’enquête ne dit pas le contraire :

– 63% des salariés veulent d’un bureau réunissant différents acteurs de leur secteur d’activité (63%) ;

– 58% souhaitent que ce soit un espace modulable ;

– 58% désirent y trouver un lieu de vie convivial permettant des moments de team building.

« Lorsque nos collaborateurs viennent travailler au bureau, ils peuvent choisir de s’installer dans un espace industries, pour échanger avec plusieurs équipes, dans un espace solutions, pour approfondir leurs connaissances sur un produit, ou bien dans une zone de créativité équipé d’un tableau blanc », illustre Nicolas d’André.

En conclusion, le mouvement de retour au bureau ne se traduit pas par un abandon du télétravail, mais fait germer de nouvelles attentes des collaborateurs quant à leur expérience de travail en présentiel. Des aspirations que les entreprises doivent prendre en compte pour faciliter la mise en place d’un travail hybride qui favorise l’épanouissement au travail et la productivité des équipes.

Bien s’équiper pour bien recruter