Les recrutements de cadres au plus bas, les entreprises en position de force

Alors que les intentions d’embauche des cadres sont au plus bas depuis 2021, le rapport de force s’inverse entre entreprises et candidats, confirme le dernier baromètre de l’Apec.

Intentions embauches cadres T3 2025
C'est dans les ETI et les grandes entreprises que le repli des intentions d'embauche de cadres est le plus net. © Apec, 2025

La tendance observée depuis un an s’accentue au troisième trimestre 2025 : les perspectives d’embauche pour les cadres sont au plus bas depuis 2021, nous apprend le dernier baromètre de l’Association pour l’emploi des cadres, publié mercredi 27 août. Seules 8% des entreprises françaises prévoient de recruter au moins un cadre au cours du troisième trimestre.

Chute libre des intentions d’embauche dans les grandes entreprises

C’est dans les ETI et les grandes entreprises que cette contraction des embauches est la plus marquée : 45% d’entre elles projettent de recruter au moins un cadre dans les trois prochains mois contre 58% en juin 2024. Cette part est relativement stable dans les TPE, dont 4% anticipent au moins un recrutement de cadre (contre 5% un an plus tôt) et même en légère hausse dans les PME, avec 15% de prévisions d’embauches (contre 12% en juin 2024).

Du côté des secteurs, c’est dans l’industrie, fortement exposée aux aléas du commerce international, que les embauches s’essoufflent le plus : seuls 9% de ces acteurs anticipent un ou plusieurs recrutements de cadre à court terme, soit 3 points de moins qu’il y a un an. A contrario, les services à haute valeur ajoutée continuent de recruter des cadres avec des intentions d’embauche en hausse de 2 points par rapport à l’an dernier, à 14%.

Des difficultés de recrutement moindres

Même si les entreprises se montrent plus optimistes que fin 2024 (71% d’entre elles sont confiantes quant à l’évolution de leur carnet de commandes, soit 10 points de plus qu’en décembre dernier), ce regain de confiance ne se traduit pas par de nouveaux investissements et davantage d’embauches de cadres. Sur fond de contexte géopolitique et économique encore grandement incertain, les employeurs préfèrent temporiser.

Conséquence logique, les recrutements s’annoncent moins difficiles. Dans les rangs des entreprises qui prévoient de recruter un cadre ou plus prochainement, 65% estiment que ce recrutement sera compliqué. C’est 11 points de moins qu’en mars 2025 et le ratio le plus bas enregistré en 4 ans de mesure par l’Apec. Le précédent baromètre laissait déjà entrevoir que les employeurs se préparaient au changement de rapport de force, se disant prêts à moins de concessions, en particulier en matière de rémunération, pour faire aboutir leurs recrutements.

Ce contexte moins favorable n’a, pour autant, pas douché les envies de mobilité externe des cadres. Parmi eux, 15% envisagent de changer d’entreprise dans les trois prochains mois, soit 2 points de plus que l’an dernier. Un chiffre qui grimpe à 20% chez les cadres de moins de 35 ans. Ces actifs sont toutefois lucides sur l’état du marché : 57% jugent qu’il leur sera difficile de trouver un nouvel emploi.

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Bien s’équiper pour bien recruter