Recrutement : comment calculer le coût global d’un nouveau salarié ?
Salaire, charges sociales, taxes…Quels sont les différents éléments à prendre en compte pour évaluer ce qu’un collaborateur coûte à votre entreprise ? On a sorti notre calculette pour vous !
Il est essentiel d’évaluer avant une embauche le coût d’un salarié car cette information vous aidera à adapter en conséquence votre budget prévisionnel. Pour être le plus complet possible, vous devrez prendre en compte les coûts directs et indirects liés à ce recrutement. Mais aussi déduire les éventuelles aides auxquelles vous pouvez prétendre. On vous détaille par le menu les différents éléments à intégrer dans votre calcul.
1. Les coûts directs
Le salaire et les charges
Le coût direct d’un salarié prend en compte son salaire net, les charges patronales et les charges salariales.
Les charges patronales comprennent les cotisations d’allocations familiales, d’assurance chômage, d’assurance vieillesse, au régime de garantie des salaries AGS, d’accident du travail et de maladies professionnelles, de retraite complémentaire. Leur montant oscille entre 25 et 42 % du salaire brut du collaborateur, en fonction du montant de la rémunération du salarié et du plafond de la Sécurité sociale réactualisé chaque 1er janvier.
Les charges salariales comprennent les cotisations de sécurité sociale (assurance vieillesse), les cotisations de retraite complémentaire et les contributions à la CSG (contribution sociale généralisée) et à la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale). Elles représentent environ 23 % du salaire brut et sont à la charge du salarié.
Pour calculer le coût d’un salarié pour une entreprise, il convient donc de faire la somme du salaire brut (salaire net et charges sociales) et des charges patronales.
Pour connaître les taux actualisés de cotisation patronales et salariales, vous pouvez vous référer à la grille disponible sur le site de l’Urssaf.
Les divers avantages salariaux et frais obligatoires liés au contrat de travail
A cela s’ajoutent les avantages financiers que l’entreprise accorde à ses collaborateurs, les taxes et les frais des obligations légales liées au contrat de travail :
- les éventuels titres restaurants, dont 50 à 60 % du montant sont pris en charge par l’employeur
- les primes d’intéressement et de participation aux résultats
- le 13e mois
- le remboursement des frais de transport domicile-travail à hauteur d’au moins 50 %.
- les taxes assises sur les salaires : effort de construction, formation professionnelle
- les cotisations au CSE, le cas échéant (assises sur la masse salariale)
- les indemnités de congés payés (soit 10 % de la rémunération brute)
- les frais de médecine du travail
- le maintien du salaire en cas de maladie ou événement familial
- la mutuelle et prévoyance.
2. Les coûts indirects
Doivent également être prises en compte dans le calcul du coût d’un salarié, les dépenses indirectes liées à l’embauche ou à la fin du contrat d’un collaborateur.
Les frais de recrutement
Ce n’est pas un scoop : un recrutement coûte de l’argent. L’accès à certains supports de diffusion des offres d’emploi est payant, de même que le recours aux services de cabinets de recrutement ou de chasseurs de tête.
Il ne faut pas négliger non plus l’investissement en termes de temps et de moyens humains de la part des équipes RH : recherche de candidats, approche, premier contact, entretiens, intégration…
La formation du nouveau collaborateur
Autre élément à prendre en compte : le temps consacré par les autres salariés à la formation du nouveau collaborateur qui sera autant de temps en moins à consacrer aux tâches habituelles de travail.
L’équipement
Entre également en compte le coût du matériel dont le collaborateur a besoin pour travailler dans de bonnes conditions : ordinateur, téléphone, mobilier de bureau, fournitures…
Les frais de fin de contrat
Enfin, la fin d’un contrat de travail engendre souvent, sauf dans le cas d’une démission, le versement d’indemnités au salarié. Dans le cas d’un CDD, l’employeur doit verser à son collaborateur une prime de précarité de 10% du montant des salaires perçus pendant toute la durée du contrat, à la fin de celui-ci.
3. Les aides versées aux employeurs
Une fois qu’on a fait la somme des coûts direct et indirects d’un nouveau salarié, il convient d’en déduire les aides de l’Etat et les différentes exonérations ou subventions dont peuvent bénéficier les entreprises.
Nous avons recensé, ici, les principales d’entre elles :
- l’ex-réduction Fillon, appelée réduction générale des cotisations patronales ou « zéro cotisations Urssaf», qui consiste à diminuer les charges patronales pour les salaires bruts de moins de 2.463,07 €;
- les aides exceptionnelles pour les embauches d’alternant, accordées par l’Etat depuis l’été 2020 et qui ont été prolongées jusqu’à fin 2021. Elles atteignent 5 000€ dans le cas d’un recrutement un alternant de moins de 18 ans et 8 000€ pour un alternant de plus de 18 ans;
- l’exonération conférée par le statut de Jeune entreprise innovante ou universitaire(JEI-JEU). Elle s’adresse aux jeunes PME qui investissent dans la recherche et le développement. Une JEI ou une JEU peut bénéficier d’exonérations en matière d’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, de 100% la première année puis de 50% les années suivantes;
- l’aide financière pour les contrats uniques d’insertion (CUI), qui associent formation et/ou accompagnement professionnel pour faciliter l’embauche des personnes ayant des difficultés à trouver un emploi;
- l’exonération pour les entreprises d’aide à domicile agréées par l’État sur les cotisations versées en contrepartie de l’exécution des tâches effectuées à domicile auprès des publics fragiles;
- l’exonération ou subvention pour les entreprises situées dans les zones prioritaires du territoire français, telles que les zones d’aides à finalité régionale (AFR), les bassins d’emploi à redynamiser (BER), les zones de restructuration de la défense (ZRD), les zones de revitalisation rurale (ZRR), les zones franches urbaines(ZFU) ou encore les quartiers prioritaires de la ville (QPV).
Maintenant que vous connaissez les différents éléments à prendre en compte dans vos calculs, on vous laisse jongler avec ces chiffres afin de déterminer, le plus précisément possible, le coût de votre futur collaborateur !