Reconversion : 1 recruteur sur 3 pense changer de métier d’ici un an

Confrontés à des difficultés grandissantes à trouver des candidats correspondant aux postes à pourvoir, certains recruteurs envisagent une autre carrière.

Certains recruteurs sont en proie à une crise de vocation.
Certains recruteurs sont en proie à une crise de vocation. © fizkes/stock adobe.com

32% des recruteurs envisagent une reconversion professionnelle dans les douze prochains mois, révèle une étude CleverConnect et PageGroup* publiée en juillet.

Quels facteurs peuvent expliquer ce relatif désenchantement pour la profession ? Il trouve son origine tant dans les difficultés liées aux aspirations des candidats et à l’état du marché que dans les obstacles induits par le fonctionnement interne de l’entreprise.

Une mauvaise adéquation entre les profils recherchés et les candidatures

Selon l’étude, 95% des décideurs et 82% des recruteurs ont rencontré des difficultés de recrutement au cours des six derniers mois. En cause, d’après les répondants, un manque de qualification des candidats, une rémunération peu attractive proposée par l’entreprise ou bien un décalage entre les attentes des managers à l’initiative du recrutement et la réalité du marché du travail.

Un manque de ressources et d’outils

Les recruteurs font également part de freins endogènes aux embauches : manque de moyens humains, difficultés à évaluer correctement les candidats, processus de recrutement trop long et/ou trop complexe.

Ils pointent enfin du doigt l’aspect chronophage de certaines tâches à faible valeur ajoutée, telles que la diffusion des offres d’emploi ou le tri des candidatures. Autant d’obstacles qui peuvent être sources de démotivation et expliquer qu’un tiers des recruteurs interrogés souhaite aller explorer d’autres horizons professionnels.

Quels leviers pour renforcer l’attractivité de la profession ?

Quelles conditions pourraient néanmoins les convaincre de rester à leur poste ? L’octroi de ressources supplémentaires pour les seconder dans leurs recrutement, des budgets pour externaliser davantage de recrutements, une collaboration plus étroite avec les managers qui recrutent ou encore le recours à des outils et logiciels de recrutement performants.

« L’image que renvoie le dirigeant au recruteur est importante, souligne Fatine Dallet, Executive Director chez Page Group. Aujourd’hui la conscience de leurs difficultés semble présente, mais elle doit aussi être traduite par des actes permettant d’alléger les tâches chronophages en investissant dans plus d’outils et de ressources. »

* L’étude “Regards croisés dirigeants & recruteurs sur les évolutions du métier de recruteur” a été menée auprès de 200 recruteurs (DRH, responsables ou managers RH, tous impliqués dans les processus de recrutement de leur entreprise), interrogés par questionnaires auto-administrés en ligne du 2 au 10 mai 2022, et 200 dirigeants d’entreprises de plus 100 collaborateurs, interviewés par téléphone du 2 au 15 mai 2022.

Bien s’équiper pour bien recruter