Reconversion professionnelle : 1 Français sur 2 envisage de changer de métier
Les incertitudes liées aux mutations perpétuelles du marché du travail poussent de nombreux actifs sur la voie de la reconversion professionnelle.

Exercer le même métier toute sa vie tend-il à devenir une exception ? Selon le dernier baromètre de l’emploi et la formation, publié le 27 mars par Centre Inffo, un Français sur deux songe à changer de métier, dont certains à court terme : 35% pensent opter pour une autre voie professionnelle dans les deux ans qui viennent. C’est chez les 18-24 ans que cette soif de changement est la plus largement partagée : 73% pensent sérieusement à se reconvertir.
21% sont d’ores et déjà en train de préparer leur reconversion, principalement pour exercer une profession plus en phase avec leurs valeurs ou pour améliorer leur niveau d’employabilité et/ou leur rémunération.
Une nécessité de s’adapter dans un contexte mouvant, donc incertain
Ce phénomène s’explique en grande partie par le pessimisme des travailleurs quant à leur avenir professionnel, dans un climat économique et social tendu (inflation, réforme des retraites…) : 33% du panel se déclarent peu confiant pour la suite, soit 8 points de moins que lors de la première édition du baromètre, en 2020.
Dans un contexte où 87% des Français perçoivent une évolution rapide (dont 41% une évolution très rapide) de leur métier, adapter ses compétences aux besoins futurs du marché du travail apparaît évident pour 69% de l’échantillon.
En tête des transitions qui ont le plus d’impact sur la réalité de leur métier au quotidien, les actifs placent la transition écologique, suivie de près par les transitions numérique et énergétique.
Informatique, langues vivantes, management : les formations plébiscitées
Pour maintenir son employabilité, la formation professionnelle continue devient de plus en plus incontournable. 49% du panel comptent d’ailleurs suivre une formation au cours des douze prochains mois. Parmi les formations les plus recherchées par les actifs, l’informatique est plébiscitée, suivie par les langues étrangères et le management.
77% des Français considèrent que se former tout au long de leur carrière relève de leur responsabilité personnelle, le reste estimant que ce rôle incombe davantage aux pouvoirs publics, aux branches professionnelles et aux entreprises.
Quels freins à la formation professionnelle ?
Les actifs semblent de mieux en mieux informés sur les possibilités de formation continue (apprentissage, contrat de professionnalisation, bilan de compétences, CPF, VAE…) qui s’offrent à eux : 51% se disent bien informés en 2023, contre 43% en 2020. Ce sont les seniors, les demandeurs d’emploi et les personnels les moins qualifiés qui se disent les moins bien informés sur le sujet.
Les trois principaux freins au fait de suivre une formation, selon les personnes interrogées, sont le manque de temps, une offre inadaptée, l’absence de proposition de la part de leur entreprise.
*Enquête CSA pour Centre Inffo, réalisée du 19 au 26 janvier 2023, auprès de 1 607 actifs français âgés de 18 ans et plus, par questionnaire en ligne.