Budget 2025, transparence des salaires, charge de travail des RH : les infos clés de février
On vous résume ce qu’il ne fallait pas manquer de l’actu RH en février.
A la Une en février : le tour de vis budgétaire se précise
Après des mois de discussion, le budget 2025 a définitivement été adopté le 6 février. Parmi les mesures qui concernent les entreprises et particulièrement les services RH, la baisse des aides à l’apprentissage. Ainsi, depuis le 24 février, le montant de cette aide financière accordée pour l’embauche d’un apprenti est réduit à 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés et à 2 000 € pour les autres, contre 6 000 € jusque-là pour toutes les entreprises. Dans le même temps, l’embauche d’un apprenti en situation de handicap ouvre désormais droit à un coup de pouce financier de l’Etat pouvant aller jusqu’à 6 000 €, contre 3 000 € auparavant.
Autre mesure d’économie adoptée, la réduction de l’indemnisation des arrêts maladie. Ainsi, à compter du 1er avril 2025, le plafond journalier d’indemnisation de ce type d’arrêt de travail passe de 1,8 Smic à 1,4 Smic. Cela représente une douzaine d’euros de moins par jour, ce qui pourrait permettre à l’Assurance maladie d’économiser 400 millions d’euros par an. Une mesure qui ne sera pas sans conséquence pour les entreprises puisque pour les salariés avec plus d’un an d’ancienneté, celles-ci doivent leur verser des indemnités complémentaires permettant de garantir un maintien du salaire à hauteur de 90% au moins.
Pour les agents du service public, la somme qu’ils percevront en cas d’arrêt maladie ne sera plus équivalente à 100% de leur rémunération mais à 90%, et ce, dès le 1er mars 2025. Au total, l’Etat espère économiser 600 millions d’euros par an à travers cette baisse de l’indemnisation des arrêts maladie dans le public et dans le privé.
La déclaration du mois : la directive sur la transparence des salaires transposée en 2025
C’est avec près de six mois d’avance sur ses obligations que la France devrait transposer la directive européenne sur la transparence des salaires d’ici la fin de l’année 2025. Lors d’une audition par la délégation aux droits des femmes du Sénat le 20 février, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a indiqué que « cette année, nous renforcerons le dispositif de l’index de l’égalité à l’occasion de la transposition de la directive transparence des rémunérations. Nous souhaitons que ce soit un véhicule législatif autonome ».
Parmi les obligations que devront respecter les entreprises, celle d’indiquer sur toutes leurs offres d’emploi une fourchette de salaire. Selon Sandrine Dorbes, experte en stratégie de rémunération, « en rendant les salaires plus transparents, les entreprises sont amenées à proposer des rémunérations plus équitables et mieux harmonisées, limitant ainsi les inégalités ».
Le chiffre du mois : 41%
C’est la proportion des ouvriers qui se sentent concernés par les sujets de RSE, contre 49% des employés et 71% des cadres, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil en recrutement Humacap, et dont les résultats ont été présentés lors d’un webinar organisé en partenariat avec Helloworkplace le 11 février. Pour les entreprises, il y a donc un enjeu de démocratisation de la RSE auprès de tous les collaborateurs et de les rendre acteurs de ce sujet.
Le conseil du mois : comment mieux gérer la charge de travail ?
55% des professionnels des RH disent avoir eu une année 2024 épuisante, un chiffre en augmentation de 7 points sur un an, selon un baromètre de Gereso, spécialisé dans la formation, le conseil et l’édition. Face à une charge de travail trop importante, il peut être utile de suivre certains conseils, comme de ne pas se servir de sa boîte mail comme d’une to do list ou de bloquer dans son calendrier des plages de temps pour avancer sur ses dossiers. Retrouvez tous les conseils de Romain Bisseret, coach en productivité et auteur de l’ouvrage 60 minutes pour se libérer de sa charge mentale.
Le point juridique : l’IA Act
Le premier volet de l’IA Act est entré en application le 2 février dernier. Depuis cette date, sont interdits dans l’Union européenne les systèmes d’IA entrant dans la catégorie « risque inacceptable », comme la constitution de bases de données de reconnaissance faciale, la notation sociale ou encore la déduction des émotions sur le lieu de travail ou dans les établissements d’enseignement. Les entreprises sont également tenues de former leurs salariés sur le sujet de l’IA. Les systèmes d’IA destinés à être utilisés pour le recrutement seront quant à eux réglementés à partir du 2 août 2026.
Selon Yann Ferguson, directeur scientifique du LaborIA, les RH doivent se saisir du sujet de l’IA dès à présent, notamment en créant une rencontre entre d’un côté les jeunes collaborateurs, « qui ont souvent une bonne maîtrise de l’IA mais n’ont pas forcément la compétence professionnelle pour juger de la qualité du résultat produit par cette technologie », et de l’autre les salariés plus expérimentés, qui « sont davantage en mesure d’évaluer la qualité du travail produit, mais ne veulent pas utiliser l’IA ».
D’ores et déjà, 12% des collaborateurs français utilisent l’intelligence artificielle dans le cadre professionnel, d’après une étude Artefact/Odoxa, publiée le 7 février. Et plus d’un salarié sur deux a déjà utilisé un logiciel d’IA au travail sans en informer sa hiérarchie, selon un sondage Ifop/Learnthings.
Le pas de côté : « On manque de belles histoires de DRH dans la fiction »
A l’occasion de la sortie de la saison 2 de la série Severance, nous avons interrogé Jean-Noël Chaintreuil, analyste des RH et du futur du travail. Selon lui, très peu de fictions donnent à voir un monde du travail qui fait envie. Les DRH sont particulièrement mal représentés dans les séries ou dans les films alors que, selon lui, « si on ne change pas la façon dont ils sont représentés à l’écran, ce sera difficile de changer la façon dont ils sont perçus par le grand public ».