Les 5 qualités qui font les meilleurs recruteurs selon Hung Lee

L’expert en recrutement dresse pour HelloWorkplace le portrait du recruteur le mieux armé pour relever les défis de 2024 !

« Un bon recruteur ne se distingue pas fondamentalement par ses compétences techniques ou ses connaissances, mais par sa capacité à être résilient dans un monde où il ne peut pas tout contrôler. »
« Un bon recruteur ne se distingue pas fondamentalement par ses compétences techniques ou ses connaissances, mais par sa capacité à être résilient dans un monde où il ne peut pas tout contrôler. » © Hung Lee

Un mental agile capable d’affronter le changement

Dans un monde traversé par de nombreux changements, innovations et bouleversements, qu’ils soient positifs ou négatifs, le plus important, selon Hung Lee, est de savoir faire preuve d’agilité : « Un bon recruteur ne se distingue pas fondamentalement par ses compétences techniques ou ses connaissances pointues en matière de recrutement, mais par sa capacité à être résilient dans un monde où il ne peut pas tout contrôler. »

« La nature même de votre activité est centrée sur une matière – l’humain – grandement imprévisible », complète-t-il. « Pour accomplir vos missions sans être stressé outre mesure par ce changement permanent, il faut parvenir à maintenir le cap et c’est cette force mentale qui vous aidera à le faire ! »

Gagner en productivité pour mieux se consacrer aux tâches qui comptent

Comme ce fut le cas avec l’introduction de nombreuses technologies dans notre quotidien professionnel (l’ordinateur, puis internet, notamment), l’intelligence artificielle générative va permettre aux recruteurs de gagner un temps considérable. Mais la question essentielle à se poser, pour l’expert en recrutement, est : que faire de ce temps supplémentaire ?

« Ça paraît paradoxal : alors même que leur productivité s’améliore, les travailleurs ne sont pas, pour autant, moins débordés. Pourquoi a-t-on ce sentiment qu’on n’a jamais eu une charge de travail aussi importante en dépit de toutes ces technologies qui nous permettent de gagner en efficacité et nous soulagent d’un certain nombre de tâches ? »

Sans doute parce qu’on ne réfléchit pas à la meilleure manière d’employer ce temps économisé, argue-t-il. « Les progrès de l’IA nous obligent à accepter une part d’augmentation de notre charge de travail, mais nous devons nous interroger sur la répartition de cette valeur, pas seulement de manière verticale, en doublant un objectif unique, mais de manière horizontale, sur un large éventail de tâches. »

Prenons un exemple : « Si vos objectifs initiaux étaient de recruter 100 collaborateurs par an et que votre patron vous demande, dorénavant, d’en embaucher 200 en vous appuyant sur l’IA, vous pouvez adopter deux stratégies. La réponse faible consiste à accepter le nouvel objectif sans le discuter. Mais la réponse d’un bon recruteur sera la suivante : ‘’Je ne recruterai pas 200 personnes, mais 120, soit 20 de plus que l’objectif initial. Et j’emploierai le reste de mon temps à améliorer l’expérience candidat, notre politique en matière de diversité et d’inclusion, la collaboration entre les hiring manager et l’équipe de recrutement, à renforcer la transparence des processus de recrutement et l’égalité salariale.’’»

Un usage éclairé des nouvelles technologies

De l’avis d’Hung Lee, la meilleure manière d’apprivoiser l’IA générative est d’interagir avec elle, de l’utiliser, pour ne pas rester au bord du chemin. « Il faut savoir s’adapter aux mutations de son métier, sous peine de ne plus pouvoir l’exercer d’ici trois ou quatre ans. La prochaine génération qui arrivera sur le marché du travail sera parfaitement rompue aux usages professionnels de l’IA et, pour ne pas être pris de court, il faut s’approprier ces technologies pour savoir en tirer le meilleur parti. »

Savoir prendre du recul sur son activité

« Le risque est qu’en étant dans une course perpétuelle à la productivité, en cherchant à optimiser notre activité encore et encore, on n’arrive plus à innover, on ne se permette plus cette respiration, cette prise de recul nécessaire pour savoir si on prend la bonne direction », alerte Hung Lee. Pour ne pas tomber dans ce travers, il conseille de consacrer, par exemple, 10% de son temps à se documenter, s’informer, se former, pour réfléchir au sens de son action. « Cette décision demande de la maturité et du courage, car vous devrez ignorer, pendant ce temps-là, les sollicitations permanentes, les notifications de votre ordinateur. Mais elle fait, d’après moi, l’étoffe des meilleurs recruteurs, car, au-delà des objectifs de court terme, elle vous permettra d’atteindre des buts à plus long terme. »

Être très à l’écoute du marché, des candidats et des collaborateurs

S’il est important de se tenir au courant des tendances du marché, en s’informant via des sites d’actualité économique ou des newsletters spécialisées, c’est loin d’être suffisant, pour Hung Lee : « Les décisions les plus importantes que nous prenons dans notre vie, et cela s’applique aussi au recrutement, s’appuient sur des discussions informelles, des informations glanées lors d’échanges qui ne sont pas enregistrés ou consignés par écrit. Quand vous vous trouvez face au candidat, les conversations les plus authentiques, sur lesquelles vous baserez votre choix, ne figureront dans aucun compte-rendu. Même chose avec le hiring manager : vous allez recueillir par écrit les missions principales du poste, les qualités recherchées chez le candidat, mais, ce qu’il vous importera vraiment de savoir, vous l’apprendrez off the record : pourquoi ce poste est-il vacant ? Que s’est-il passé avec la personne qui occupait le poste avant ? C’est nécessaire d’aller plus loin, sinon on risque de lui faire perdre son temps et de perdre le nôtre. » De manière générale, il estime qu’un recruteur devrait avoir au moins un échange par jour avec une personne choisie au hasard dans son entreprise : « Ça permet de récolter des informations très précieuses auxquelles il est difficile d’avoir accès autrement ! »

 

Visuel promo

Bien s’équiper pour bien recruter