Prolongation(s): « On entame une réflexion autour de notre organisation et du temps de travail »
Quels enjeux quand on est DRH de Norauto et qu’on doit recruter 1 000 personnes par an ?
Norauto, c’est « une histoire du Nord« , une entreprise créée en 1970 par Eric Derville, filiale du groupe Mobivia. Un chiffre d’affaires de 800 000 millions d’euros et 7 000 salariés. Dans ce nouvel épisode de Prolongation(s), Dorothée Merlot, sa DRH, confie à Laurent Brouat les sujets qui animent les actions et réflexions RH de cette enseigne incontournable de la réparation automobile rapide.
Recruter des mécaniciens, un défi impossible ?
Dorothée le concède, les recrutements de techniciens « ne sont pas les plus faciles à mener« . Pour se donner les meilleures chances, Norauto s’adapte au marché et cela passe notamment par la formation, avec une école interne. « La porte d’entrée, c’est le poste de technicien monteur, qui permet ensuite d’évoluer vers le poste de mécanicien« , avec l’obtention d’un CQP en lien avec la branche automobile. Un des points forts de Norauto, c’est en effet cette possibilité « d’offrir de véritables parcours professionnels, avec des techniciens monteurs qui sont aujourd’hui devenus directeurs de centre. »
Cette place centrale de la formation se traduit aussi par la montée en compétences de profils repérés pour leur appétence de l’électricité : Norauto va ensuite les accompagner vers le métier d’électrotechnicien, dans un contexte où les moteurs thermiques vont peu à peu disparaître du paysage.
Méca Master, le « Top Chef des mécanos »
En organisant le Méca Master, un concours pour élire le meilleur technicien de France, Norauto avait des objectifs multiples. Travailler sa marque employeur, avec « en amont tout un travail de l’équipe RH pour aller rencontrer les écoles » et créer les binômes régionaux étudiants/collaborateurs qui participent à la compétition. Impliquer des professeurs et tuteurs, plus souvent familiers des concessions automobiles. Valoriser la filière, avec un événement qui met en lumière ses métiers.
Un test de la semaine de 4 jours
En parallèle d’un travail sur la culture sécurité, Norauto remet en question son organisation du travail, avec notamment un test de la semaine de 4 jours. En pré-requis, « le fait que le test soit porté par le management et que la mise en place soit cadrée« , avec ensuite un feed-back et un débrief. Les premiers résultats ? Dans l’agence concernée, Dorothée a constaté une amélioration de la fidélisation et le test a été très bien vécu à la fois par les managers et les collaborateurs. Ce qui n’empêche pas une certaine prudence : « On entame une réflexion autour de notre organisation et du temps de travail. La semaine de 4 jours peut ne pas convenir à tout le monde, des collaborateurs peuvent ne pas avoir envie de travailler 9 ou 10h par jour« . L’ambition ? Réussir à concilier les impératifs liés au bien-être des salariés à ceux liés à la performance de l’entreprise. Un enjeu commun à de très nombreuses entreprises !