Prolongation(s) : « En devenant DRH, j’étais vu comme le traître »

Eric Ferreres n’est pas un DRH comme les autres. Ancien dirigeant de la fédération CGT cheminots, il est aujourd’hui directeur des ressources humaines de Transdev sur la zone Ile-de-France Nord. Au micro de Laurent Brouat, il raconte comment il est passé d’une vie de syndicaliste à celle de DRH, notamment au sein de la SNCF, où, un peu plus d’un an après avoir quitté la tête de la CGT cheminots, il a été nommé en 2015 à la direction des relations sociales du groupe ferroviaire.

« A l’époque, j’étais vu comme le traitre, ça a tendu les relations. Mais passer de syndicaliste à DRH est un prolongement logique : je voulais continuer à œuvrer pour l’intérêt des salariés et c’est ça le métier de DRH, on est là pour l’intérêt des salariés », explique-t-il. Pour autant, il ne reste que deux ans à la SNCF. Il rejoint ensuite le réseau Entreprise&Personnel comme directeur de projets, puis l’Office national des forêts (ONF) comme DRH adjoint, et enfin l’opérateur de transport Transdev comme DRH.

Il garde de ce parcours une expertise en relations sociales et en droit du travail qui lui est très utile au quotidien. « Aujourd’hui, c’est une force d’avoir ce parcours : j’ai une excellente connaissance des deux côtés de la table. Ça me donne une crédibilité vis-à-vis des représentants du personnel », souligne-t-il.

Actions de Transdev dans les quartiers prioritaires

D’ailleurs pour lui, les DRH se doivent d’avoir de bonnes relations avec les représentants du personnel et donc avec le monde syndical : « Une des compétences des DRH, c’est leur capacité à faire vivre le dialogue social. Ils ne sont plus seulement comme avant sur l’administration du personnel, ils ont un rôle central dans la stratégie des entreprises, ce qui les oblige à avoir une relation fluide avec les représentants du personnel, qui leur apportent un regard sur la vraie vie. »

Dans cet épisode de presque 50 minutes, Eric Ferreres revient aussi sur l’engagement du groupe Transdev tant sur le plan environnemental que social. Il nous parle par exemple des actions de l’opérateur de transport collectif dans les quartiers prioritaires : « En leur parlant, puis en les formant, on donne à ces jeunes une visibilité sur l’impact qu’ils peuvent avoir sur leur bassin de vie. On leur dit aussi qu’ils peuvent devenir des acteurs de la mobilité de demain en contribuant à lutter contre le dérèglement climatique. Nous avons un enjeu de marque employeur assez fort. »

Un épisode à ne pas rater !