Ces choses que les RH pensent souvent mais ne disent jamais

Découvrez ces coups de gueule et petites saillies que les RH ne partagent jamais, même si ce n’est pas l’envie qui leur manque.

Florilège des pensées qui vous viennent mais que vous ne pouvez pas dévoiler.
Florilège des pensées qui vous viennent mais que vous ne pouvez pas dévoiler. © jackfrog/stock adobe.com

Tout vérité n’est pas bonne à dire quand on est RH. Devoir de discrétion, prévention des conflits, respect de l’impartialité, application des décisions de la direction… les raisons de se taire sont légion. On a demandé à des recruteurs et des RH de nous faire part des petites phrases qui agitent leur cerveau sans franchir leurs lèvres, car elles pourraient avoir des conséquences dommageables. Et ils étaient inspirés !

« Je suis carrément d’accord avec toi, cette décision n’a pas de sens ! »

C’est humain, dans un débat, on a souvent envie de prendre parti pour l’un ou l’autre camp, de défendre son point de vue, de présenter ses arguments. Mais un RH doit réfléchir à deux fois avant de se laisser aller à ce genre de penchant. Vous avez beau être d’accord (c’est aberrant d’avoir mis en stand-by ce recrutement, c’est illogique d’avoir promu ce collaborateur), vous devez ronger votre frein. La seule solution : tempérer en essayant d’anticiper pour éviter les mauvais arbitrages à l’avenir.

« Moi non plus, je ne l’aime pas X ou Y »

Si certains considèrent qu’on ne va pas au travail pour se faire des amis, mieux vaut éviter de s’y faire des ennemis. A plus forte raison quand vous travaillez dans les RH, où toute publicité de vos liens d’amitié et d’inimitié pourra être retenue contre vous lorsque vous devrez prendre des décisions impliquant le collaborateur ou la collaboratrice en question.

« Si on m’avait davantage écouté, on n’en serait pas là »

Vous avez une vision globale du marché de votre secteur, des offres des concurrents, des compétences dont l’entreprise aura besoin demain. Mais ce n’est pas pour autant qu’on prend le temps de vous consulter sur ces sujets. D’où ce sentiment de frustration qui vous pousse à penser : « Oui oui, ça fait deux ans que je le dis qu’il faut recruter un responsable marketing, c’est bien que la direction se décide enfin à ouvrir le poste ! »

« Le CEO, il ferait mieux d’écouter ses salariés plutôt que de croire tout savoir mieux que tout le monde »

Courroies de transmission entre la direction et les collaborateurs, les RH sentent bien quand le lien entre le sommet de l’entreprise et les salariés est sur le point de rompre ou est déjà rompu. Un manque de communication qui vous donne envie de conseiller au CEO d’aller davantage sur le terrain pour discuter avec les équipes. Un conseil : dites-le-lui. En soignant la forme, bien évidemment.

« Quand la direction aura-t-elle le courage de virer ce manager toxique ? »

Autre reproche adressé aux dirigeants : le maintien en poste de managers aux pratiques toxiques. Des personnes intouchables en raison de leur compétence technique, de leur ancienneté dans l’entreprise, de leur proximité avec le fondateur, mais dont les méthodes sont décriées par une majorité de collaborateurs qu’ils encadrent. Une piste pour amener votre employeur à changer d’avis : présenter des chiffres prouvant l’impact néfaste de ce mauvais management sur l’activité de l’entreprise (taux de turnover élevé dans l’équipe, baisse de la performance de l’équipe, arrêts de travail multiples…).

« Avec lui/elle on part de trop loin, même en le/la formant il/elle ne changera pas »

Certains cas semblent plus désespérés que d’autres. Il vous est peut-être déjà arrivé de douter des bénéfices que tel ou tel collaborateur pourra tirer d’une formation. Ce n’est évidemment pas une raison suffisante pour l’en priver. L’employeur est d’ailleurs tenu de veiller à « l’adaptation des salariés à leur poste de travail et au maintien de leur capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l’évolution des emplois, des technologies et des organisations », précise le Code du travail. Qui sait, vous aurez peut-être une bonne surprise à l’issue de la formation.

« S’il suffisait d’avoir du feeling pour recruter, il n’y aurait pas de recruteur »

Si vous avez lu notre article sur les phrases que les RH ne veulent plus entendre, vous savez qu’il n’y a rien de plus agaçant que d’être taxé d’incompétent par des personnes qui n’exercent pas votre métier (et n’en ont, pour la plupart, qu’une faible connaissance). Ce sont ces mêmes donneurs de leçon qui pensent que le recrutement, c’est avant tout une affaire de feeling. Face à eux, gardez votre calme et suggérez-leur, par exemple, la lecture de cette étude qui révèle que 72,8% des recruteurs sont titulaires d’un Master.

« Je parie qu’il va me sortir qu’il a un beau-frère, un cousin ou une sœur qui est RH et qui lui a dit qu’on s’était trompé »

Ces interprètes du refrain « j’aurais mieux fait si j’étais à ta place », ce sont vos collaborateurs qui comptent dans leur entourage un recruteur ou une recruteuse. Qui n’est, évidemment, jamais du même avis que vous lorsqu’il s’agit de gérer telle ou telle situation.

« Si on payait mieux, on aurait moins de mal à recruter »

Les évidences sont parfois les plus difficiles à faire accepter à sa direction. D’autant que le sujet de la rémunération est particulièrement tabou en France. Si vous êtes persuadé que votre politique salariale est le frein principal à vos recrutements, prenez le taureau par les cornes et sollicitez un rendez-vous avec votre direction pour mettre le sujet sur la table.

« Si on avait meilleure réputation, les gens enverraient leur CV »

Taux de turnover élevé, mauvais avis sur les sites de notation par les salariés, campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux… Certaines entreprises n’ont pas bonne presse auprès des candidats et ne font pas grand-chose pour redorer leur blason. Pourtant, les leviers pour renforcer votre attractivité auprès des candidats existent : interviews dans les médias ou articles sponsorisés, témoignages vidéo de collaborateurs, participation à des forums ou à des salons du recrutement, soutien à des associations… N’hésitez pas à vous en emparer !

« On en a licencié pour moins que ça mais, comme il est protégé, j’ai les mains liées »

Le Code du travail prévoit des dispositions particulières pour protéger certains salariés (délégués syndicaux, délégués du personnel, membres du CSE, conseillers prud’hommaux…) du licenciement. Concrètement, cela signifie qu’un employeur qui décide de licencier l’un de ces collaborateurs doit, au préalable, demander l’autorisation de l’inspecteur du travail. Le salarié bénéficie ensuite de deux mois pour engager un recours afin de faire annuler l’autorisation de licenciement. Face à la lourdeur de la procédure, certains employeurs renoncent parfois à se séparer de ces salariés protégés.

« Il sort d’où ce candidat ? »

Allure négligée, manque de respect, menaces… Certaines attitudes de candidats ont de quoi dérouter les recruteurs, car elles ne sont clairement pas appropriées dans le cadre d’un entretien d’embauche. Au point de vous demander, parfois, si vous n’avez pas été piégé par une caméra cachée !

« Stop, je le vois bien que tu te fais souffler toutes les réponses »

Pendant et après la crise sanitaire, les entretiens d’embauche en visio sont devenus monnaie courante. Et les candidats particulièrement astucieux pour tourner la situation à leur avantage, en usant de stratagèmes plus ou moins discrets. Mais les recruteurs ne sont pas dupes : ce regard fuyant, cet écho pas si lointain… tout trahit que cette belle tirade a été soufflée au candidat par son coloc, sa mère ou sa compagne. Demandez-lui s’il a lu Cyrano de Bergerac, ça pourrait lui mettre la puce à l’oreille…

« Ras-le-bol des promotions copinages ! »

Aux premières loges de décisions parfois injustes, vous ne comprenez pas que ce manager ait accordé la promotion à ce collaborateur plutôt qu’à cet autre bien plus compétent ? Au fond de vous-même, vous la connaissez la motivation non avouable de ce choix : le manager et l’heureux élu sont les meilleurs amis du monde. Quand ils ne travaillent pas ensemble, ils font les 400 coups. On ne vous a pas demandé votre avis, mais vous n’en pensez pas moins.

Si d’autres phrases vous brûlent les lèvres, n’hésitez pas à les partager avec nous !

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Bien s’équiper pour bien recruter