Participation, intéressement, épargne salariale : quelles sont les pratiques des entreprises françaises ?

Une étude de la Dares pointe que la crise sanitaire a conduit les entreprises à revoir à la baisse le montant des primes et le nombre de salariés qui en bénéficient. Etat des lieux.

Le plan d'épargne entreprise est le dispositif le plus répandu dans les entreprises françaises.
Le plan d'épargne entreprise est le dispositif le plus répandu dans les entreprises françaises. © thruer/stock adobe.com

Comment associer ses collaborateurs à la réussite financière de son entreprise ? Alors qu’on ne connait pas encore le contour précis du « dividende salarié », proposé par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, une étude de la Dares, rendue publique jeudi 28 avril, revient sur les différents dispositifs existants.

En 2020, 52,8% des salariés du privé (hors secteur agricole), soit 9,5 millions de travailleurs, ont bénéficié d’un plan de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale (incluant le plan d’épargne entreprise et le plan d’épargne retraite collectif). Un chiffre en hausse de 1,4 point par rapport à l’année précédente.

Intéressement, participation, plan d’épargne : quelles différences ?

Pour rappel, la participation, obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, est un mécanisme de redistribution d’une partie des bénéfices de l’entreprise aux salariés, sous forme de prime, dont le montant est fixé par un accord de participation. Elle peut être versée de manière uniforme entre tous les salariés, proportionnelle aux salaires ou au temps de présence dans l’entreprise ou selon une combinaison de plusieurs de ces critères.

L’intéressement permet, quant à lui, de rétribuer ses collaborateurs lorsque les objectifs d’une entreprise ont été atteints. Contrairement à la participation, axée sur les bénéfices, l’intéressement mise sur les performances des équipes et le travail collectif. Sa mise en place est facultative et son mode de calcul est défini par l’accord d’intéressement, selon des critères similaires à ceux de la participation.

Le PEE et le Perco sont, eux, des plans d’épargne collectifs. Si l’entreprise choisit de mettre en place de tels dispositifs, ils doivent être ouverts à tous les salariés (avec possibilité d’exiger une condition d’ancienneté de 3 mois). Les sommes versées par le salarié peuvent provenir de l’intéressement, de la participation, du transfert d’autres plans d’épargnes salariales, de droits d’un compte épargne-temps ou être des versements volontaires. L’entreprise peut également l’alimenter sous forme d’abondements.

Le plan d’épargne entreprise a la cote

D’après les chiffres de la Dares, c’est le plan d’épargne entreprise qui reste le plus utilisé, avec 44,3% des salariés couverts en 2020. Viennent ensuite la participation aux résultats de l’entreprise (39,2%), puis l’intéressement (34,4%) et enfin le plan d’épargne retraite collectif (25,1%).

Ce sont surtout les moyennes et les grandes entreprises qui ont recours à ce type de dispositif. Mais la proportion de salariés concernés par ces plans est en forte hausse dans les entreprises de moins de 10 salariés : elle passe à 17,3% dans ce type de structure, soit une hausse de 3,6 points.

Des primes moins élevées en raison de la crise

A noter que la crise sanitaire a eu un impact sur le nombre de bénéficiaires. En baisse de 3,8% par rapport à 2019, ils sont 7,6 millions à avoir touché une prime d’intéressement ou de participation. La pandémie a aussi eu un effet à la baisse sur le montant des primes : dans les entreprises de 10 salariés ou plus, leur montant moyen est de 2440 € brut par salarié, soit 220 € de moins que l’année précédente.

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