Parité : la France perd 28 places

Globalgendergapreport2010Totalement désespérant ! C’est sans doute la première expression qui vient quand on lit les résultats du dernier Global Gender Gap Report publié à l’occasion du Forum Economique Mondial (WEF) : la France perd 28 places au classement mondial en matière d’égalité hommes-femmes en un an seulement, et se retrouve ainsi à la 46ème place ! En 2009, elle occupait la 18ème place…
Parmi les raisons identifiées dans le rapport, d’abord, il y a la chute du nombre de femmes occupant des postes ministériels et aux hautes responsabilités ces douze derniers mois. L’Hexagone possède également l’un des pires taux d’écarts salariaux au monde en terme de ressenti. Dans ce domaine, il occupe fièrement la 127ème place sur 134, et en moyenne les femmes gagnent 64% du salaire des hommes. A poste égal, l’écart de salaire est de 27%.

Une France qui aime les paradoxes
Le rapport du WEF repose sur 4 variables : l’éducation, la santé, l’insertion dans la vie politique et dans la vie économique. Selon le rapport, notre joli pays a tout pour lui en matière d’égalité hommes-femmes, et c’est là toute la contradiction. Du côté de l’éducation et la santé, la France est très bien positionnée. Un tiers des hommes et des femmes vont à l’université et les Françaises ont accès aux hautes études. Mais comme toujours, elles « se perdent en route » : peu d’entre elles accèdent à des postes de management et rien n’est fait pour favoriser leur maintien dans l’emploi ou les aider à éviter les interruptions de carrière. Sur le domaine économique, la France occupe la 60ème place pour la participation des femmes et les opportunités qui leur sont offertes.

Les pays nordiques toujours modèles
Pas de surprise quant au quatuor de tête du classement : Islande, Norvège, Finlande, et Suède. Les pays nordiques ont beaucoup à nous apprendre en matière d’égalité, et celle-ci va de pair avec une certaine performance économique. Fait étonnant, l’Islande se positionne en 1ère place malgré des écarts de salaire hommes-femmes significatifs. Mais elle se « rattrape » sur le plan politique où une large place est accordée à la gente féminine et également sur le taux de femmes actives, assez élevé.

Pour Saadia Zahidi, l’un des auteurs du rapport, le bilan général du Global Gender Gap Report montre une tendance plutôt favorable à l’égalité hommes-femmes dans le monde. Mais en France, la parité ne fait encore partie des priorités. Sauf qu’à force de jouer au yoyo, celle-ci se prive d’une compétitivité économique qu’elle ne peut qu’envier à ses voisins nordiques. Pour le moment, la priorité affichée du gouvernement est l’image de la femme dans les médias. Et chez nous, on ne peut pas être partout à la fois…

Consulter le rapport intégral

Bien s’équiper pour bien recruter