La génération Y prête à faire des compromis
Les représentants de la génération Y, nés entre 1980 et 2000, arrivent progressivement sur le marché du travail. Ils sont souvent dépeints comme exigeants et revendicatifs d’autres modes d’organisation dans l’entreprise. Mais dans un contexte économique difficile, ils se montrent aussi réalistes et prêts à faire des compromis d’après la 3ème édition de l’enquête « Millenials at work » réalisée par PwC. Cette étude annuelle, menée auprès de 4 364 jeunes diplômés dans 75 pays, montre en effet que 72% des jeunes Y interrogés par le cabinet d’audit ont fait des compromis pour accéder au marché du travail.
« 32% ont accepté un salaire inférieur (36% des jeunes français), 17% se sont éloignés de leur zone géographique idéale et 15 % travaillent dans un autre secteur d’activité que celui espéré (22% en France). 14% admettent aussi avoir accepté un emploi sous-qualifié par rapport à leur formation (19% en France) » détaille PwC dans son enquête. Des compromis ils sont également prêts à en faire sur leur « quête de sens » dans le travail. « S’ils étaient 86% à indiquer vouloir quitter une entreprise dont les valeurs ne coïncidaient pas avec les leurs en 2008, ils ne sont plus que 56% trois ans plus tard » explique PwC.
Des attentes toujours fortes
Les jeunes se montrent aussi réalistes sur les nombreux changements d’employeurs qu’ils devront gérer. En France, 38% de ces jeunes diplômés s’attendent en effet à avoir plus de six employeurs au cours de leur carrière. Conséquence, même en poste, ils restent attentifs : « 38% des jeunes de la génération Y actuellement embauchés sont en recherche active d’un nouveau poste, et 43% sont à l’écoute de nouvelles opportunités« .
Et en ce qui concerne les facteurs d’attractivité des employeurs, les jeunes diplômés français ont des priorités spécifiques : les salaires et bonus sont le premier critère (55%), devant les opportunités d’évolution (54%), et les avantages sociaux (34%). Alors que l’échantillon global privilégie d’abord les possibilités de gravir les échelons rapidement, avant les salaires compétitifs et les bonus financiers et la formation.
Génération désenchantée ?
Une fois dans l’entreprise, la génération Y montre aussi quelques signes de désenchantement : près d’un tiers (19% en France) trouve que l’équilibre vie professionnelle/personnelle est moins bon que celui envisagé avant de rejoindre l’entreprise. C’est pourtant une attente forte de cette génération. Autre source de déception : « plus de la moitié des sondés constatent que l’égalité des chances n’est pas la même pour tous, en dépit des discours sur la diversité » ajoute l’étude. Enfin, du côté des attentes, un sur deux voudrait avoir un feedback régulier sur son travail et les jeunes Y aimeraient que « leur manager soit également un coach en termes de développement personnel ».
Dernière divergence générationnelle : les Y préfèrent échanger par mail plutôt que par téléphone ou en face-à-face et en majorité ils trouvent que leurs managers ne comprennent pas comment la technologie « sert leur travail ».
3 conseils pour les RH
A l’aune de ces résultats, PwC formule 3 conseils à destination des RH :
- « Se positionner en ‘business partner’ auprès des managers et les aider à mieux comprendre la génération Y ». Intégrer de la flexibilité, de la souplesse dans l’organisation et faciliter le travail entre les générations.
- « Proposer des parcours de carrières flexibles ». Les Y veulent évoluer rapidement et changer souvent de poste. Plus de deux tiers d’entre-eux visent aussi une affectation à l’étranger.
- « Planifier stratégiquement » les besoins RH pour s’adapter à la fois aux évolutions des attentes de la génération Y mais aussi aux besoins de compétences de l’entreprise en structurant fortement les parcours de recrutement, formation et mobilité.
- L’étude complète, (en anglais) est disponible sur le site de PwC