Meta et Salesforce réembauchent des salariés qu’ils avaient licenciés

On connaissait les salariés boomerang, voici le recrutement boomerang.

Marche arrière toute pour Meta et Salesforce.
Marche arrière toute pour Meta et Salesforce. © kovop58/stock adobe.com

Appeler un salarié que vous venez de licencier pour le réembaucher : ça vous a déjà traversé l’esprit ? C’est ce qui arrivé à plusieurs recruteurs de Meta et de Salesforce aux Etats-Unis, selon les faits rapportés par Business Insider.

Des vagues de licenciement d’une ampleur inédite

Les géants de la Tech américains ont en effet massivement coupé dans leurs effectifs, fin 2022 et début 2023, anticipant une récession économique, après avoir recruté à tour de bras pendant la pandémie. Ainsi, depuis le début de l’année, 237 316 talents du digital ont été remerciés de l’autre côté de l’Atlantique, d’après le site layoffs.fyi.

Mais le vent est en train de tourner. Ces mêmes entreprises s’aperçoivent que certaines compétences leur font désormais défaut, notamment du fait des progrès fulgurants de l’intelligence artificielle. Et que les profils rompus à l’usage de ces nouvelles technologies ne sont pas les plus faciles à recruter.

Après s’être séparé de 10% de ses effectifs, Salesforce projette de recruter 3 000 employés, principalement dans les fonctions commerciales, l’ingénierie et la Data.

Même rétropédalage du côté de Meta, qui, après avoir diminué de 13% sa masse salariale, souhaitait faire de 2023 « l’année de l’efficacité », selon les termes de son PDG, Mark Zuckerberg. Visiblement, la stratégie n’a pas été payante et le patron rappelle ses troupes.

Des candidats plus puissants que jamais

La pratique peut paraître choquante, même s’il faut rappeler que le cadre légal américain est bien différent du Code du travail français, comme l’expliquait Hymane Ben Aoun Fleury, experte du marché IT, sur HelloWorkplace : « Le droit du travail américain est brutal, on vous recrute facilement et on vous sort facilement. »

Face à la pénurie de talents, les recruteurs rappellent donc ces candidats qu’ils connaissent bien et qu’ils ont souvent eux-mêmes formés. La réponse de ces anciens collaborateurs dépend généralement du contexte dans lequel s’est effectué leur départ : certains refusent catégoriquement de remettre les pieds dans l’entreprise, d’autres acceptent la proposition. Mais se trouvent en position de force pour revenir à leurs conditions, notamment salariales.

Attention au re-onboarding !

Une fois qu’ils ont accepté de réintégrer l’entreprise, il y a fort à parier que ces salariés ne seront pas les plus motivés, d’où l’importance de soigner particulièrement leur re-onboarding. Comme pour les salariés boomerang, les entreprises devront être attentives à ce que ces anciens salariés trouvent leur place à leur retour dans l’entreprise. Mais, dans ce cas de figure, elles devront surtout s’employer à restaurer la confiance qui a pu se rompre au moment du licenciement du collaborateur.

Morale de l’histoire : mieux vaut réfléchir à deux fois avant de se priver de talents qui peuvent se révéler indispensables dans un avenir proche.

 

Bien s’équiper pour bien recruter