Comment repérer les mensonges sur un CV

Quel recruteur ne rêve pas d’une intelligence artificielle qui aiderait à identifier les mensonges sur un CV en moins d’une minute ? En attendant que la technologie permette de débusquer les menteurs, les recruteurs doivent faire preuve de vigilance. Car les mensonges sur les CV sont nombreux, de la petite modification sur l’intitulé d’un poste au plus gros mensonge concernant le niveau de responsabilité d’un emploi.

88% des candidats estiment normal d’arranger leur CV

Selon une étude de l’institut RH Florian Mantione sur les CV trompeurs, publiée en 2022, 88% des candidats estiment normal d’arranger leur CV pour trouver un emploi. Deux tiers déclarent avoir déjà modifié volontairement une information sur leur CV, 21% d’avoir déjà supprimé un diplôme pour ne pas être vus comme sous-diplômés ou surdiplômés. Mentir sur son CV, notamment sur ses expériences passées ou sur ses compétences, est donc très courant pour espérer décrocher un contrat.

Mais pour les recruteurs, comment faire pour repérer un mensonge dans un CV ? D’après la même étude, deux tiers d’entre eux ne font pas de vérification systématique des CV, alors même que 62% déclarent avoir déjà constaté une ou plusieurs falsifications sur des CV. Une négligence qui pourrait leur coûter cher au moment de l’embauche d’un nouveau salarié.

Quelques conseils pour identifier les mensonges

Vérifier les dates

Premier conseil pour détecter un mensonge, bien vérifier les dates des diplômes et des emplois précédents, les chiffres et toute information sur les CV. Cette vérification peut se faire en regardant si le CV reçu est cohérent avec le profil du candidat sur LinkedIn par exemple. Si tel n’est pas le cas, pas de panique, cela ne veut pas forcément dire que le candidat s’est permis de mentir sur son CV, mais ce point méritera d’être éclairci lors de la phase d’entretien.

Pour vérifier les dates d’un CV, qui parfois sont changées pour dissimuler un trou dans le parcours, il est aussi possible de consulter les annuaires des anciens diplômés des grandes écoles ou de contacter directement les établissements ou les anciens employeurs pour vérifier les informations sur les emplois passés du candidat.

Demander des justificatifs

Pour vérifier que le candidat ne s’est pas permis de mentir sur son CV, vous pouvez aussi lui demander des justificatifs. L’article L. 1221-6 du Code du travail permet à l’employeur de demander des justificatifs tels que des copies de diplômes, des attestations de formation ou des certificats de travail.

En revanche, s’il prenait au candidat l’envie de falsifier un diplôme ou un certificat de travail, cela pourrait lui coûter cher. Selon l’article 441-1 du Code pénal, le fait de produire un faux diplôme est passible d’une peine d’emprisonnement de 3 ans et d’une amende de 45 000 euros.

Soyez attentif dans la phase d’entretien

La phase d’entretien doit aussi permettre à l’entreprise de vérifier les informations et surtout les expériences passées indiquées par le candidat. Soyez précis dans vos questions et attendez la même précision de la part du candidat dans ses réponses. Au moindre doute, reformulez la question de manière à vérifier la cohérence du candidat et ayez un œil sur son langage corporel, qui peut en dire plus que lui.

Testez le candidat

Un autre bon moyen pour détecter des mensonges trop nombreux dans un CV en lien avec des compétences supposées peut être de donner un test à réaliser par le candidat. Si les expériences qu’il prétend avoir eues par le passé sont exactes, il ne devrait avoir aucun mal à relever celui-ci dès lors qu’il correspond aux missions du poste. En revanche, s’il a menti de façon notable sur son CV, cet exercice pourrait s’avérer beaucoup plus compliqué.

Systématisez les contrôles

Quelle que soit la méthode utilisée pour les identifier, il est important pour les recruteurs d’avoir bien conscience des risques de mensonges sur un CV. Avec le développement d’outils grand public permettant un usage massif de l’intelligence artificielle générative, il devient encore plus facile d’enjoliver son CV, voire même de créer un faux CV de toutes pièces. Aux recruteurs d’être vigilants, de ne pas seulement se fier à leur ressenti et de systématiser ces contrôles pour tous les postes, pas seulement pour les postes à responsabilité.