Loi sur l’immigration : quelles sont les attentes des employeurs ?

Les entreprises attendent des mesures fortes pour favoriser et sécuriser l’emploi de travailleurs immigrés.

Les députés débattent actuellement du projet de loi immigration.
Les députés débattent actuellement du projet de loi immigration. © Jeff Alcaras/stock adobe.com

Alors que l’immigration est au menu des débats parlementaires ce mardi 6 décembre, le gouvernement a lancé une concertation avec les partenaires sociaux. Le projet de loi devrait comprendre un important volet consacré aux travailleurs immigrés. Quelles sont les principales attentes des employeurs vis-à-vis de ce texte ?

Régulariser les travailleurs sans-papiers déjà embauchés

Le plus urgent, selon les fédérations patronales, est de régulariser leurs salariés actuels sans-papiers. « Ces travailleurs vivent en France depuis de nombreuses années, sont intégrés, ont un logement, un projet professionnel », avance le chef Thierry Marx, président du premier syndical patronal des hôtels, cafés et restaurants, l’UMIH, dans les colonnes du JDD.

Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé que les candidats immigrés répondant aux besoins des filières en tension pourront obtenir un titre de séjour spécifique « d’un an renouvelable ». Un tel dispositif existe déjà, sous le titre d’« admission exceptionnelle de séjour », mise en place par la circulaire de 2012, dite « Valls ». Mais il est restreint à un petit nombre de métiers.

Actualiser la liste des métiers en tension

Tout l’enjeu est maintenant d’actualiser cette liste des secteurs qui peinent à recruter. L’Etat souhaite notamment y intégrer la restauration, la petite enfance, le bâtiment, la propreté et la logistique, des milieux qui, selon ses termes « recourent trop souvent à l’emploi clandestin ».

Cependant, cette création du titre de séjour « métiers en tension » ne sera pas « la solution miracle qui va gommer toutes les difficultés de recrutement », juge Christine Erhel, économiste, interviewée par 20 Minutes, qui estime incontournable de revoir les conditions de travail et de rémunérations de ces métiers peu attractifs.

L’exécutif envisage également supprimer le délai de carence de six mois auquel doivent se plier les demandeurs d’asile « lorsque l’on peut estimer qu’ils ont de grandes chances d’obtenir une protection internationale ». Et fluidifier le changement d’entreprise en évitant de passer par une nouvelle procédure d’autorisation du travail à l’initiative de l’employeur.

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Bien s’équiper pour bien recruter