Les recruteurs boudent encore les mères de famille

Fotolia enceinte« Il y a un an, 44 % des entreprises mondiales envisageaient d’engager des mères, contre 36 % aujourd’hui. » C’est la conclusion d’une enquête faite auprès de nombreuses entreprises dans le monde par le cabinet britannique Regus. Avec le passage de la crise, les femmes actives ayant des enfants ont vu leurs perspectives professionnelles s’amoindrir. Sans dramatiser, on peut aujourd’hui se demander pourquoi tant de réticence…

Les vieux clichés sur les mères
Début 2011, Regus annonçait que 45% des entreprises comptaient embaucher en 2011. Une bonne nouvelle, mais pour les mères de famille, c’est une autre histoire. En effet, « la proportion des entreprises prêtes à embaucher davantage de mères de famille a chuté de 20 % en un an » nous apprend l’enquête menée auprès de 10.000 professionnels du monde entier. Une tendance assez marquée en France.
Une minorité de recruteurs (heureusement) pensent encore que les mères de famille sont moins flexibles et moins disponibles que les autres employé(e)s, que leurs compétences sont dépassées, ou encore qu’elles partent souvent en congé maternité juste après avoir été intégrée… Pour Olivier de Lavalette, Directeur Général Europe du Sud de Regus : « Il n’est pas étonnant de constater que de vieux préjugés refont surface dans un contexte d’austérité économique. » Pas de quoi s’inquiéter donc…

Mère active = femme « bien vue »
Mais l’étude relève un paradoxe intéressant : si embaucher des mères effraie certains recruteurs, la plupart jugent très favorables que les femmes reprennent le travail après une grossesse. C’est à n’y rien comprendre. En France, 74% des entreprises sondées déclarent même que « les ignorer équivaut à exclure des employés aux compétences recherchées. » Le fait est que les femmes ayant eu un ou plusieurs enfants représentent aussi une main d’oeuvre bon marché, avec en prime de l’expérience et des compétences que n’ont pas encore les jeunes diplômés.

EtuderegusmothersdayAujourd’hui, malgré les avancées et la performance des entreprises composées de femmes et de mères, « certaines appréhensions demeurent » rappelle Olivier de Lavalette,« notamment au sujet des contraintes familiales qui pourraient empêcher les femmes actives de s’impliquer sans réserve dans leur travail. » Et c’est bien ça le problème. Dans le monde de l’entreprise, lesdites contraintes familiales sont l’apanage des mères et non le problème des pères ni même le propre problème des entreprises. Pourtant, nous sommes bien au 21ème siècle. Aujourd’hui, au delà du congé maternité qui concerne forcément les femmes, c’est la notion de parentalité que les entreprises doivent prendre à bras le corps.

Etude disponible ici en anglais.

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Bien s’équiper pour bien recruter