Le grand retour des emplois aidés
Ironie de l’Histoire, presque un an jour pour jour après un violent coup d’arrêt, les emplois aidés sont brandis comme un remède miracle pour atténuer l’impact de la crise sur l’emploi. 100.000 nouveaux emplois aidés qui coûteront entre 150 et 200 millions d’euros. Un prix à payer qui apparaît aujourd’hui raisonnable, alors qu’en 2007 il n’était même pas concevable. Est-ce la valse des milliards en faveur des banques qui a fait pencher la balance ?
Avec cette annonce, le traitement social du chômage fait également son grand retour pour venir en aide aux personnes les plus éloignées de l’emploi. Signe que le «marché de l’emploi» ne s’autorégule pas tout seul et qu’il faut une intervention de l’Etat de temps en temps… Mais ce va-et-vient n’est pas sans conséquence sur l’efficacité des emplois aidés, la politique du yo-yo était d’ailleurs critiquée fin septembre par les professionnels de l’insertion.
Autre annonce en ce jour de mobilisation pour l’emploi : l’extension du CTP, le Contrat de transition professionnelle expérimenté depuis 2006 sur sept bassins d’emplois pour accompagner les salariés licenciés pour motif économique. Un dispositif apparemment coûteux et peu efficace. Enfin, deux serpents de mer ressurgissent à leur tour : le travail le dimanche et les services à la personne qui en termes de créations d’emplois et de salaires n’ont pas eu les effets escomptés ces derniers mois.
Difficile de dire si ces mesures auront l’impact souhaité et atténueront les licenciements en cours ou à venir. A l’heure du Grenelle de l’environnement, il est apparemment de bon ton de faire du recyclage d’idées, espérons que cela débouche sur des emplois… durables.