L’inégalité au travail jouée d’avance
L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle serait beaucoup plus difficile à maintenir pour les femmes que pour les hommes selon le rapport « Décision en matière de travail » de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), publié à l’occasion de la Journée Internationale des Nations Unies pour les Droits de la femme du 8 mars 2010. L’enquête réalisée dans de 43 pays s’est penchée sur les facteurs influençant les décisions des femmes du monde entier en matière de travail.
Pourquoi les possibilités d’emploi offertes aux femmes sont-elles plus limitées que celles des hommes ? Quelles sont les contraintes qui pèsent sur la prise de décision des femmes en matière de carrière ? En tentant de répondre à ces questions, le CSI a voulu remonter à la source des inégalités hommes-femmes au travail. Selon le rapport, même si « globalement, il existe des cadres juridiques permettant aux femmes de prendre leurs décisions en matière de travail et de leur apporter un appui dans l’emploi », les femmes ne jouissent toujours pas des mêmes possibilités que les hommes en matière d’emploi.
Une cascade de conséquences
Les inégalités dans la répartition des tâches familiales et ménagères, qui incombent en majorité aux femmes, sont profondément ancrées dans les moeurs et les croyances. Cette mauvaise répartition a une forte incidence sur leurs modalités d’emploi. Elles sont plus nombreuses à déclarer avoir des difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle, et contrairement aux femmes sans enfant et aux hommes, les mères de famille exercent plus souvent un temps partiel. Sans surprise, la majorité des sondées est donc assez négative quant à ses possibilités d’évolution.
Conséquence directe de tout cela : dans 43 pays étudiés, les femmes touchent en moyenne 68% du salaire des hommes pour la même qualification. Cette ségrégation professionnelle les amène à être souvent plus surqualifiées que les hommes pour le poste qu’elles occupent. Pourtant, selon l’étude, elles ont globalement les mêmes aspirations que les hommes en matière de carrière.
Un phénomène aggravé par la crise
Et c’est là tout le coeur du problème : dans de nombreux pays, les femmes ne sont pas en mesure de prendre leurs décisions en matière d’emploi sur la même base que les hommes. En d’autres termes, elles n’ont pas les mêmes possibilités de choix. Phénomène qui s’est aggravé depuis le début de la crise selon Guy Ryder, secrétaire général de la CSI, qui déclarait récemment : « tous les ménages de la planète sont gravement touchés par les conséquences de la crise mondiale de l’emploi, accentuant le poids que les inégalités sociales font peser sur les épaules des femmes ».
A ce jour, seulement dix-huit pays ont ratifié la convention n°183 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur la protection de la maternité et pour améliorer les législations et les pratiques nationales en matière d’égalité de rémunération et d’équilibre entre la vie de famille et les obligations professionnelles…
Voir le rapport sur le site du CSI.