Egalité hommes-femmes : étude comparative dans 28 pays

EgalitefrancequebecL’égalité hommes-femmes reste une source intarissable d’études et de débats, la preuve avec cette nouvelle enquête franco-québécoise : « Vers l’égalité entre les femmes et les hommes : comparaison Europe-Amérique du Nord », un état des lieux de la situation des femmes en 2007, dans vingt-huit pays répartis sur deux continents (à lire en annexe).

« Elles ont conquis la maîtrise de leur fécondité et plus généralement le droit de disposer de leur corps. Elles ont profité de la démocratisation de l’enseignement secondaire et supérieur. Elles ont résolument rompu avec leur statut de femmes au foyer en prenant leur place sur le marché de l’emploi. Enfin, leur nombre n’a cessé de croître dans les fonctions de responsabilité économique et politique. » Tout n’est pas négatif, certes, mais cette étude comparative émet une réserve : un plus fort taux d’emploi des femmes n’est pas synonyme d’emploi de qualité.

Un taux d’emploi partiel

Si dans beaucoup de pays le taux d’emploi des femmes a progressé, le travail à temps partiel a lui aussi augmenté, qu’il soit subi ou volontaire. Alors qu’il recule légèrement ou se stabilise en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada) ainsi que dans certains pays d’Europe comme la France et le Portugal, il se développe de plus en plus en Europe germanique (Benelux, Allemagne), ou encore en Italie. Toutefois, dans ces pays, il se développe aussi chez les hommes.

Des écarts de salaire

Partout, les écarts de salaires, pourtant faibles en début de carrière, sont finalement à la défaveur des femmes. Constat en Union Européenne : le taux de femmes actives se concentre sur un nombre limité de professions et de secteurs, moins bien payés. Quel que soit le continent, les femmes gagnent donc moins que les hommes. Un taux plus ou moins élevé selon les pays : 23% de moins aux Etats-Unis, – 16% au Canada, – 12% en France, – 7% en Belgique, – 4% à Malte… En France, cet écart n’a pas bougé depuis 10 ans, contrairement à d’autres pays qui l’ont vu se réduire.

Le « temps total contraint »
L’étude amène enfin la notion de « temps total contraint », soit le cumul des temps professionnel et domestique, très souvent plus élevé pour les femmes. On constate cependant un quasi équilibre des temps sociaux en Suède, Finlande, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Etats-Unis ainsi qu’au Canada. Signe encourageant, les femmes sont plus nombreuses qu’avant à être actives à l’âge où elles élèvent des enfants.

Mais un constat des chercheurs franco-québécois est sans appel : l’écart entre le taux d’emploi des femmes et des hommes sans enfant est faible dans tous les 28 pays en question mais la présence d’un enfant de moins de 6 ans fait littéralement chuter le taux d’emploi des femmes et augmenter celui des hommes.

La difficulté et l’enjeu de concilier vie personnelle et professionnelle n’est donc pas l’apanage de la France. Aujourd’hui, cette étude supplémentaire le montre, la prise en compte de la maternité dans la sphère professionnelle constitue l’enjeu central du maintien et de la promotion des femmes sur le marché du travail.

Bien s’équiper pour bien recruter