6 idées reçues sur les seniors et leur rapport au travail
Le baromètre Ifop-Landoy, présenté jeudi 18 janvier dans le cadre d’une journée-débat, tord le cou à un certain nombre de clichés sur les seniors au travail.

Alors que la France affiche un taux d’emploi des seniors bien en deçà de la moyenne de l’Union européenne (57% contre 61% selon la Dares), les employeurs ont un rôle de premier plan à jouer pour attirer et fidéliser des collaborateurs de 50 ans et plus. Le sujet est d’ailleurs actuellement au menu des discussions des partenaires sociaux autour du « Pacte de la vie au travail ».
Le baromètre Ifop-Landoy* se penche sur ce vivier de talents insuffisamment sollicités par les entreprises, le plus souvent à cause de biais inconscients. On fait le tour des idées reçues à dépasser pour exploiter le potentiel de cette main-d’œuvre chevronnée.
Le rapport au travail des seniors est très différent de celui des jeunes générations
D’après l’enquête, les 18-24 ans, les 25-34 ans et les 55 ans et plus sont les catégories d’âge les plus satisfaites de leur situation professionnelle, avec respectivement 81%, 78% et 77% d’avis positifs. On constate que c’est la tranche des 45-54 ans qui est la moins satisfaite au travail, avec 69% d’avis positifs.
En cause, selon Laetitia Vitaud, spécialiste du futur du travail, une difficulté accrue à concilier vie professionnelle et vie personnelle : « On parle de génération sandwich : de nombreux quadragénaires et quinquagénaires doivent jongler entre leur travail, des adolescents ou des enfants étudiants qui vivent encore chez eux et des parents parfois en situation de dépendance. » Certains sont parfois contraints de quitter leur emploi avant 55 ans.
Les 50 ans et plus n’ont plus « la flamme »
Loin d’être désabusés ou blasés, les seniors sont ceux qui associent le plus leur travail au « plaisir » ou à la « fierté ».
Les seniors sont moins dynamiques et rétifs au changement
Le manque de dynamisme ne semble plus constituer un frein à l’emploi des seniors : seuls 18% du panel estiment que ce motif peut les exposer à un risque de licenciement, loin derrière le fait qu’ils coûtent plus cher à l’entreprise (cité par 46% de l’échantillon). De la même manière, seuls 17% considèrent que leur aversion au changement peut porter préjudice à leur carrière.
De manière générale, Jérôme Fourquet, directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop, note que, « contrairement au discours médiatique qui fait état d’une aspiration au changement permanent, le sondage montre que 67% des actifs souhaitent faire une carrière longue, dans une seule entreprise. Les seniors ne font pas exception. »
Les seniors apprécient moins le télétravail que les jeunes
Une fois de plus, c’est une contre-vérité : 70% des 18-24 ans préfèrent venir travailler sur site contre 65% des 55 et plus.
Ils ont de grandes ambitions managériales
Une majorité du panel désire ne pas occuper de fonction managériale (57%). Les plus de 55 ans sont 64% à ne pas souhaiter encadrer une équipe, contre 54% chez les 18-24 ans et 50% que les 25-34 ans.
Ils ont peur de perdre leur emploi
Bien qu’une large part des personnes interrogées s’accordent pour dire que l’âge constitue la principale source de discrimination dans l’emploi, les 55 ans et plus ne sont que 34% à craindre de perdre leur emploi. Un sentiment bien moins partagé que chez les 45-54 ans, où 47% se disent inquiets pour l’avenir.
*L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2002 personnes, représentatif de la population active française. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 4 au 12 décembre 2023.