« L’IA générative nous permet de prendre des décisions de recrutement plus éclairées »
Les recruteurs s’appuient de plus en plus sur l’IA générative pour remplir leurs missions au quotidien. Exemple avec le cabinet d’audit Forvis Mazars.

Dans le secteur du recrutement, comme ailleurs, l’IA générative entre peu à peu dans les usages. Selon notre dernière enquête Hellowork, cette technologie est déjà utilisée par quatre recruteurs sur cinq. Parmi les entreprises à avoir plongé dans le bain de l’IA générative, Forvis Mazars, cabinet d’audit, de fiscalité et de conseil, qui recrute plus de 1 500 collaborateurs par an.
« L’IA, on l’utilisait déjà depuis plusieurs années via notre ATS et les différents jobboards. Mais l’IA générative a poussé le curseur encore plus loin, témoigne Charlotte Gouiard, directrice recrutement et expérience candidats. Dès son développement, on s’est posé la question : où est-ce que l’IA générative peut nous apporter une réelle plus-value ? »
« Conserver un esprit critique »
L’aide à la rédaction d’offres d’emploi fait partie des réponses : « Elle nous permet de gagner en temps et en clarté, même si je demande aux recruteurs de conserver un esprit critique. On rebalaie l’offre ensemble : est-ce que le texte véhicule le bon message, est-ce qu’on reconnaît bien Forvis Mazars dans le ton ? »
L’équipe de Charlotte Gouiard s’appuie également sur l’IA générative pour construire ses trames d’entretien d’embauche. « C’est un bon guide pour formuler des questions ouvertes, non orientées et rendre l’entretien plus structuré. Depuis qu’ils l’utilisent, les recruteurs opérationnels se sentent mieux accompagnés, plus à l’aise et sereins. Ça limite les biais cognitifs et ça permet de prendre des décisions plus éclairées », estime la directrice recrutement.
La technologie prend aussi en charge la retranscription des entretiens : « Je trouve les comptes-rendus très fidèles, factuels et étayés. On peut aussi demander à l’IA de vérifier, à la lumière de ce qui a été dit par le candidat, s’il possède les compétences listées sur la scorecard. » Chez Forvis Mazars, les recruteurs l’utilisent aussi pour rédiger le descriptif d’un persona candidat ou des messages d’approche sur LinkedIn : « On a 3 ou 4 modèles par profil de candidats, du plus macro au plus affiné. »
Un outil maison au service de la confidentialité des informations
Pour coller au mieux aux usages de ses différentes équipes, Forvis Mazars a développé son propre modèle de langage : « La principale raison au fait d’avoir créé un outil maison reste la confidentialité des données, cela permet de travailler dans un environnement fermé, avec des informations 100% protégées, sourcées et fiables », détaille Charlotte Gouiard. En complément, l’équipe recrutement utilise également Copilot, l’outil de Microsoft Office, par exemple pour faire des benchmark externes.
A cela s’ajoute un programme de formation dédié. Son objectif : former les 5 000 collaborateurs du groupe, en France, à sa suite IA [qui intègre à la fois l’usage de Copilot, celui de son IA générative maison et l’intégration de l’IA de Forvis Mazars dans les soutions mises à la disposition de ses clients] au cours des 18 prochains mois. L’équipe recrutement s’est d’ores et déjà familiarisée avec l’outil en étudiant des use case RH. Elle a également suivi la formation à distance de l’Ecole du recrutement ainsi que le MOOC Unow sur l’IA et les RH. « On a privilégié des formations axées métier », précise la directrice recrutement.
Une stratégie qui semble porter ses fruits : « Le recours à l’IA générative nous permet de dégager du temps pour d’autres tâches, comme les briefs avec les managers, le suivi des candidatures, des retours de qualité aux candidats. »
Dans une logique d’amélioration continue, Charlotte Gouiard demande des retours d’expérience tous les deux ou trois mois à son équipe : « Ces feedback nous permettent d’orienter nos besoins et d’identifier de potentiels nouveaux usages appliqués au recrutement ! »