Hausse du SMIC : quel impact sur les autres salaires ?

Revalorisé de 2,45% le 1er mai, le SMIC net mensuel atteint désormais 1 302,64 €, provoquant un rattrapage des premiers échelons de rémunération de plusieurs grilles de convention collective.

Le SMIC a été à nouveau revalorisé le 1er mai 2022.
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En raison de l’inflation, le SMIC a automatiquement augmenté de 2,45% au 1er mai. Cette 3e revalorisation en sept mois porte le SMIC brut mensuel à 1 645,58€ sur la base de 35h de travail hebdomadaires (soit 1 302,64€ en net). Un peu plus de 2 millions de salariés vont ainsi toucher près de 34€ de plus chaque mois, selon les prévisions du ministère du Travail.

Des minima sous le SMIC

Mais cette hausse pourrait-elle avoir un impact sur les autres salaires ? La question se pose puisqu’avec cette actualisation, le SMIC rattrape mécaniquement les niveaux des plus bas échelons de certaines conventions collectives. Ainsi, 144 branches professionnelles de plus de 5 000 salariés sur 171 ont dorénavant des minima sous le SMIC, a calculé la CFDT. Ces situations concernent notamment les branches de la propreté, de la coiffure, de la chimie ou des banques.

Sommés d’harmoniser leur grille avec le nouveau salaire minimum dans le cadre des négociations salariales, la plupart des employeurs se disent dans l’impossibilité d’augmenter les salaires, notamment du fait de la hausse des prix des matières premières, du gaz et de l’électricité et du contexte international incertain lié au conflit en Ukraine.

Des négociations salariales qui patinent

« Le moment que l’on vit depuis l’automne [2021] révèle des situations qui préexistaient, explique Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT au Monde. Des salaires bas, en particulier chez les travailleurs de la deuxième ligne ; des grilles écrasées, comme dans le caoutchouc, où, entre l’échelon le plus bas et le plus haut, il n’y a plus que 50 euros d’écart. Et des négociations annuelles dans les branches professionnelles qui ne font en réalité que du replâtrage, en repositionnant la grille au-dessus du SMIC. »

Le syndicat souhaite que les branches où les salaires minimum sont en-dessous du SMIC soient contraintes d’ouvrir des négociations pour pouvoir continuer à bénéficier des exonérations de cotisations sociales pour les salaires inférieurs à 1,6 SMIC. De son côté, la CGT, propose que chaque hausse du SMIC entraîne une revalorisation des minima de branche.

Davantage qu’une augmentation générale des salaires, les employeurs privilégient une approche « d’individualisation des politiques salariales », analyse Claire Morel, membre du comité de direction de Syndex, cabinet de conseil des CSE, interviewée par Les Echos, qui souligne la montée en puissance de la prévoyance, des primes mobilité et des primes Macron.

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