Télétravail : le futur du travail sera-t-il hybride ou pas ?
Avez-vous fait votre propre calcul bénéfices-risques du télétravail au sein de votre entreprise ?
L’heure de gloire du télétravail est-elle passée ? Des prises de parole d’employeurs influents, tout comme certains titres de presse, laissent penser que le travail à distance n’a plus autant la cote que pendant la pandémie et les années qui l’ont suivie.
Un rétropédalage amorcé en 2023
Délitement du collectif de travail, difficultés liées au management, isolement et désengagement des travailleurs, baisse de la productivité collective ont été les principales difficultés invoquées par les employeurs pour rétropédaler. D’abord aux Etats-Unis : Amazon, X, Google, Disney, Apple et consorts. Puis, dans une moindre mesure, en France.
Pourtant, selon une étude menée par HireRight*, moins de 10% des leaders RH interrogés anticipent un déclin du télétravail d’ici fin 2024. En fonction des zones géographiques, 50% à 66% des répondants estiment que le volume de télétravail demeurera inchangé jusqu’à la fin de l’année. Certains employeurs prédisent même une augmentation du recours au travail à distance dans les prochains mois (15% du panel nord-américain, 19% des répondants en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique et 27% en Asie et dans le Pacifique).
Un atout de taille pour recruter
La plupart des responsables RH misent largement sur le télétravail pour attirer de nouvelles recrues : l’étude révèle, en effet, que de nombreux candidats refusent de postuler à une offre d’emploi qui ne propose pas de télétravail.
Sur un marché du travail local souvent tendu, recruter des télétravailleurs permet aussi d’élargir le vivier de candidats. Et offre aux entreprises de nouvelles opportunités de développement à l’international, comme le souligne Tom Spaeth, Chief Financial Officer chez HireRight : « Alors qu’il ne sera pas forcément viable pour une entreprise d’ouvrir un bureau dans un pays où elle souhaite s’implanter, recruter des télétravailleurs sur place l’aidera à asseoir sa présence sur le marché local sans avoir besoin d’investir dans l’immobilier. »
Le télétravail est également identifié comme un formidable levier de rétention des talents : en fonction des régions, 38% à 50% des leaders RH estiment que le travail hybride a contribué à fidéliser leurs collaborateurs. Notamment en favorisant un meilleur équilibre vie pro/vie perso et en ménageant des horaires de travail plus flexibles. Côté employeurs, le recours au télétravail se traduit par des économies sur le plan opérationnel et sur le volet recrutement.
Un calcul au résultat sans appel
« Alors que de nombreuses entreprises ont lancé ou vont lancer des plans de retour au bureau, les employeurs vont devoir prendre des décisions difficiles, analyse Peter Cleverton, SVP and Managing Director of EMEA and Latin America chez HireRight. Beaucoup vont devoir comparer les bénéfices de la réduction du télétravail aux risques de voir leurs employés chercher un poste proposant du télétravail ailleurs. »
Pour la plupart des RH consultés, le calcul bénéfices-risques du télétravail arbitre nettement en faveur du maintien, voire du renforcement du travail à distance d’ici la fin de l’année.
*Enquête réalisée entre le 7 et le 28 mars 2024 auprès de 1 275 responsables RH travaillant dans des entreprises implantées en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique.