Fiche de paie : ces infos qui restent floues pour les salariés

Brut et net, cotisations patronales et salariales… Les collaborateurs peinent à s’y retrouver dans la masse d’informations présentes sur leur bulletin de paie. Comment les aider à y voir plus clair ?

étude fiche de paie Club Landoy
Les salariés français ont du mal à comprendre à quoi correspondent salaire brut et salaire net. © Club Landoy/Viavoice

74% des salariés consultent leur bulletin de paie chaque mois, à sa réception, relève une étude du Club Landoy réalisée avec Viavoice, parue le 29 septembre. Le premier élément vers lequel se porte leur regard ? Le salaire net (pour 83% des sondés), loin devant le salaire brut (6%), le montant de l’impôt à la source (5%) ou les RTT et congés payés (3%).

Au-delà de ces informations capitales, se repérer dans la cinquantaine de lignes que comprend ce document semble un exercice ardu pour une majorité de salariés. 71% d’entre eux trouvent difficile de comprendre leur fiche de paie et 44% se disent incapables d’y déceler d’éventuelles erreurs. Et plus l’entreprise est petite, moins les salariés sont à l’aise avec le décryptage de leur bulletin de salaire. Face à ce phénomène, les RH jouent un rôle clé en termes d’information et de pédagogie.

A quoi correspond le salaire brut ?

64% des actifs prétendent, à tort, que le salaire brut correspond à « ce que l’employeur doit au salarié avant tout prélèvement obligatoire ». En réalité, il s’agit de « ce que l’employeur doit au salarié après avoir payé les cotisations patronales », une bonne réponse identifiée par seuls 13% des personnes interrogées.

Du fait de cette perception erronée, le salarié n’a le plus souvent pas conscience du coût qu’il représente pour son employeur. Celui-ci est pourtant généralement indiqué en haut de la fiche de paie, avant le salaire brut, et représente, en moyenne, le double de la rémunération que touche effectivement le salarié : le salaire net.

Quelles différences entre cotisations patronales et cotisations salariales ?

Pour 45% du panel, la différence entre cotisations salariales et patronales n’est pas claire. 48% des personnes interrogées pensent que les cotisations patronales ne font pas partie de leur salaire, 23% pensent l’inverse et 29% sont incapables de répondre à cette question.

En réalité les charges patronales représentent les cotisations sociales payées par l’employeur en complément du salaire brut versé au salarié. Elles financent principalement la protection sociale (assurance maladie, retraite de base et complémentaire, assurance chômage, allocations familiales…). Leur taux global se situe en moyenne entre 40 et 45% du salaire brut mais peut varier en fonction de la taille de l’entreprise et du secteur d’activité.

Quant aux cotisations salariales, elles sont retenues sur le salaire brut d’un employé et sont affectées à différents régimes de protection sociale : Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, décès…), assurance vieillesse (retraite de base et complémentaire), assurance chômage. Elles représentent en général 20 à 25% du salaire brut du salarié. Ce sont elles qui permettent au salarié d’être couvert en cas de maladie, d’accident, de perte d’emploi ou encore de départ à la retraite.

A quoi correspondent les différentes cotisations ?

Chômage, famille, Assurance maladie, accidents du travail… Seuls 13% des salariés déclarent comprendre toutes les cotisations sociales mentionnées sur leurs fiches de paie, tandis que 66% n’en comprennent que quelques-unes et 20% aucune.

étude fiche de paie club Landoy
© Club Landoy/Viavoice

 

Depuis janvier 2018, la fiche de paie regroupe les différentes cotisations sociales en cinq rubriques :

  • Santé : Sécurité sociale-maladie, maternité, invalidité-décès, complémentaire santé ;
  • Accidents du travail et maladies professionnelles ;
  • Retraite : Sécurité sociale plafonnée, Sécurité sociale déplafonnée, complémentaire retraite, retraite supplémentaire ;
  • Famille : allocations familiales ;
  • Chômage.

A celles-ci s’ajoutent :

  • Les autres contributions uniquement à la charge de l’employeur (versement transport, contribution au Fonds national d’aide au logement (FNAL), participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), contribution patronale au fonds de financement des organisations professionnelles et syndicales, contribution solidarité autonomie (CSA), forfait social, contribution de l’employeur à la formation professionnelle continue) ;
  • Les cotisations statutaires ou prévues par la convention collective ;
  • La CSG déductible de l’impôt sur le revenu ;
  • La CSG/CRDS non déductible de l’impôt sur le revenu.

Les salariés n’ont également que peu de notions des familles de cotisations qui ont le plus de poids dans ces prélèvements sur leur salaire. Un peu plus d’un tiers place tout de même correctement les retraites en première position, et 19%, seulement, la maladie en 2e place et les cotisations chômage en 3e place.

A quoi sert la CSG ?

59% des actifs interrogés déclarent ne pas savoir à quoi sert la contribution sociale généralisée, qui est pourtant le montant le plus important prélevé sur les salaires. Et parmi ceux qui disent savoir ce qu’elle finance, 44% se trompent en affirmant qu’elle sert à rembourser la dette publique.

En réalité, la CSG est principalement affectée au financement de la protection sociale : elle alimente directement l’assurance-maladie, les allocations familiales, le RSA ou encore les retraites.

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