Que nous apprend l’étude de rémunération Hays 2024 ?
Comme chaque année, le cabinet dresse un panorama complet des salaires pratiqués dans tous les secteurs d’activité et fournit une vue d’ensemble du marché du travail français.

Quelles sont les conséquences du contexte inflationniste, de la guerre en Ukraine et des pénuries de main-d’œuvre sur le monde du travail et sur les niveaux de salaires*, en France ? L’étude de rémunération Hays 2024 nous apporte des éléments de réponses en passant en revue la rémunération de 800 métiers dans une vingtaine de secteurs d’activité. Voici les principaux enseignements à en tirer.
Près d’un salarié sur deux augmenté en 2023
48% des actifs interrogés ont vu leur salaire augmenter en 2023. Une évolution qu’ils imputent principalement à une augmentation standard de l’ensemble des salaires dans leur entreprise et à leur performance individuelle. Seuls 11% l’attribuent à l’inflation. 49% des salariés pensent que leur salaire va augmenter en 2024.
De leur côté, 80% des entreprises affirment que leur niveau de rémunération a augmenté en 2023 et 69% d’entre elles prévoient d’augmenter leurs salariés en 2024.
CDD, intérim, freelance : le recrutement de collaborateurs externes en pleine expansion
47% des entreprises déclarent avoir recruté au sein de leurs effectifs des collaborateurs externes, que ce soit en CDD, en intérim ou en freelance. 63% des employeurs affirment qu’il leur est plus facile de trouver les compétences dont ils ont besoin chez ces travailleurs qu’auprès de collaborateurs en CDI.
Les entreprises ont également de plus en plus recours à ce type de main-d’œuvre pour des raisons de flexibilité et de réduction des coûts, notent les experts Hays : « Ces collaborateurs occasionnels permettent aux entreprises d’augmenter ou de réduire leurs équipes en fonction des projets et de la demande réelle, sans avoir à intégrer dans leurs effectifs des personnes en CDI, et dont il n’y a pas forcément de besoin à long terme. Ces collaborateurs externes apportent leur expertise dans des domaines spécifiques et aident les entreprises à atteindre leurs objectifs. »
Un usage professionnel encore mesuré de l’IA
Les salariés comme les entreprises ont bien conscience des opportunités que peut leur offrir l’intelligence artificielle générative dans le cadre professionnel : amélioration de la qualité du travail, gain de temps, stimulation de la créativité et génération d’idées, diminution du risque d’erreur humaine…
Pourtant, leurs usages au travail de cette technologie demeurent limités : elle n’est utilisée que par 21% des actifs, principalement pour résumer un texte, définir des termes ou expliquer un sujet complexe ou comme aide à la rédaction. En outre, seules 11% des entreprises du panel recommandent à leurs collaborateurs d’utiliser des outils d’IA générative tels que ChatGPT ou Midjourney.
Informatique, assurances, finances… les secteurs qui paient le mieux
Les professions aux rémunérations les plus généreuses se retrouvent principalement dans l’informatique : on peut citer, entre autres, les architectes sécurité, les architectes cloud, les développeurs progiciel ou fullstack, les Scrum Master, les Data Scientist, les ingénieurs cloud ou les Data Engineer.
Les métiers des assurances et de la finance tirent également leur épingle du jeu, avec des métiers comme actuaire, qui peut toucher 100K€ au bout de huit ans, ou fiscaliste, avec 110K€ de rémunération après huit ans d’expérience.
Le BTP offre, lui aussi, de belles opportunités : un chargé d’affaires gagne ainsi environ 63K€ après huit années d’exercice.
Quelles fourchettes de rémunération dans la fonction RH ?
Sur le podium des professions RH les plus rémunératrices, on retrouve :
- Les vice-présidents RH, qui touchent de 90/110 K€ à plus de 140K€ en fonction de leur niveau d’expérience
- Les directeurs rémunération et avantages sociaux, payés entre 70/75 K€ et plus de 100K€ en fonction de leur niveau d’expérience
- Les DRH, qui gagnent environ 60 à 70K€ à leur prise de poste et jusqu’à plus de 90K€ après huit ans de métier.
En bas de la grille salariale, on retrouve les assistants paie (26/28 K€ annuels pour un junior), les assistants formation (27 à 32 K€ pour un junior) et les assistants RH (28 à 32 K€ pour un junior).
Dans le milieu du tableau, les professions qui gagnent 30 à 35K€ en début de carrière sont les gestionnaires mobilité internationale, les chargés de recrutement, les chargés de formation, les gestionnaires de paie et les chargés de communication RH.
Les RRH, les responsables recrutement, les responsables formation, les administrateurs et chefs de projets SIRH, les responsables paie et les responsables communication RH, perçoivent, en début de carrière un salaire annuel de 40 à 45K€.
Enfin les directeurs du recrutement, directeurs du développement RH et directeurs paie et ADP, touchent 55 à 60K€ annuels à leur prise de fonction.
Le top 3 des métiers RH qui recrutent le plus
Les profils les plus recherchés dans le domaine des ressources humaines sont les assistants RH, les chargés de recrutement et les responsables RH.
Les premiers touchent 28 à 32K€ annuels, en début de carrière, et atteignent 40 à 45K€ au bout de huit années d’expérience. Les chargés de recrutement, quant à eux, débutent avec un salaire de 30 à 35K€, qui s’élève ensuite entre 45 et 50K€ après huit ans de métier. Enfin, les responsables RH voient leur rémunération passer, en huit ans, de 40/45K€ à 60/70K€ annuels.
Le top 3 des métiers RH en tension
Les professions RH qui concentrent les principales difficultés de recrutement sont celles de responsable recrutement, avec un salaire de 40/45K€ pour un junior et plus de 55K€ après huit années d’expérience, gestionnaire de paie, rémunéré 30 à 35K€ en début de carrière puis environ 45K€ au bout de huit ans de métier, et de juriste droit des sociétés, qui touche 38 à 42K€ pour un profil junior et 60 à 80K€ pour un profil expérimenté.
*Les fourchettes de salaires mentionnées dans l’article sont celles pratiquées en Île-de-France.