L’IA dans le recrutement, source de défiance côté candidats

Une étude publiée par le cabinet Gartner montre que seuls 26% des candidats font confiance à l’IA pour les évaluer équitablement.

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Parmi les craintes des candidats vis-à-vis de l'IA dans le cadre d'un recrutement, le risque de voir leur candidature écartée d’office par la technologie. © New Africa / Stock.adobe.com

L’intégration de l’IA dans le quotidien des recruteurs est en marche mais elle n’est pas sans poser un certain nombre de défis. Dernier en date, si l’on en croit une étude publiée par le cabinet Gartner fin juillet, la perception qu’en ont les candidats. Parmi les quelque 3 000 candidats interrogés, 26% seulement font confiance à l’IA pour les évaluer équitablement.

Manque de transparence, risque de voir leur candidature écartée d’office sans supervision humaine, biais… Les craintes des candidats sont nombreuses.

L’IA gagne du terrain chez les recruteurs

Et ce fossé pourrait se creuser davantage à mesure que l’IA gagne du terrain dans le monde du recrutement. D’après une étude de HireVue, 72% des RH utilisent l’IA chaque semaine, en hausse de 14 points sur un an. Dans le détail, 35% s’en servent pour scanner des CV, 33% pour recruter et 31% pour éplucher des candidatures.

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Les recruteurs doivent donc agir pour ne pas que la confiance des candidats se délite davantage. « Les entreprises devraient expliquer aux candidats comment elles définissent l’utilisation acceptable de l’IA et insister sur leurs efforts de détection de la fraude, y compris les conséquences légales en cas de comportement frauduleux », explique Gartner dans son étude.

L’IA pour détecter les fraudes

Au-delà de leur faire gagner un temps précieux, l’IA est en effet utilisée par les recruteurs pour détecter les fraudes et démasquer les faux profils. Gartner estime que d’ici 2028, un profil de candidat sur quatre à l’échelle mondiale sera faux. Déjà, 6% des candidats reconnaissent avoir commis une fraude lors d’un entretien, par exemple en se faisant passer pour quelqu’un d’autre ou en demandant à quelqu’un de se faire passer pour eux lors d’un entretien, selon une autre étude de Gartner.

« Il devient de plus en plus difficile pour les employeurs d’évaluer les véritables compétences des candidats, et dans certains cas leur identité. Les entreprises sont de plus en plus préoccupées par la fraude des candidats », estime Jamie Kohn, directrice de recherche chez Gartner.

Conseils aux entreprises

Pour lutter contre la fraude sans entraver la confiance des candidats, le cabinet de conseil recommande donc aux entreprises de :

  • définir clairement leur usage de l’IA pour recruter et être transparent avec les candidats ;
  • mettre en place des mécanismes pour détecter la fraude, par exemple en intégrant des entretiens en présentiel ou à travers des outils de vérification d’identité ;
  • affiner les méthodes d’évaluation tout au long du parcours candidat.
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Bien s’équiper pour bien recruter