Rémunération, expérience, compétences… les concessions des entreprises pour recruter les cadres

La dernière étude de l’Apec révèle que près de deux tiers des entreprises ont du mal à recruter les profils cadres.

recrutement des cadres étude Apec
En 2022, les entreprises ont recruté plus de 300 000 cadres © Katsyarina - stock.adobe.com

Face à ces difficultés, les entreprises s’adaptent et assouplissent leurs critères de sélection, notamment celui de la rémunération. 62% ont ainsi revu à la hausse les salaires d’abord envisagés pour leurs postes à pourvoir. Mais elle se montrent aussi flexibles sur l’expérience (50%) et les compétences techniques (51%). Quant à leur attachement très français aux diplômes… il est toujours d’actualité, avec moins d’un tiers des entreprises qui disent avoir fait des concessions sur ce critère. Pour Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, le diplôme « reste un repère auquel les entreprises sont très attachées. »

Cette flexibilité affichée concerne assez peu les profils séniors, dans la mesure où les recruteurs ne sont que 43% à envisager de se tourner vers des profils plus âgés. Plus chers et moins au fait des nouvelles technologies ? Ce sont en tous cas les préjugés qu’on associe toujours à ces profils expérimentés, selon Gilles Gateau.

Quel impact sur les méthodes de recrutement ?

La lettre de motivation semble avoir perdu de son attrait aux yeux des recruteurs. Alors qu’ils étaient 67% à la demander en 2021, ils ne sont plus que 56% aujourd’hui et la tendance devrait s’accentuer, prédit Gilles Gateau : « Demain une grande partie de ces lettres seront fabriquées par ChatGPT, elles ne diront pas grand chose du candidat et n’intéresseront donc pas le recruteur. »

« Un pic historique »

Si les entreprises admettent leurs difficultés à recruter les cadres, elles les embauchent aussi en masse, à un volume historique, supérieur à celui précédant la crise sanitaire. En 2022, elles ont recruté plus de 300 000 cadres. Avec des process qui se sont allongés de 9 à 11 semaines entre 2020 et 2021, à 12 semaines en moyenne en 2022, mais qui peuvent s’allonger au-delà de 16 semaines dans certains secteurs comme le BTP.

Recruter des recruteurs, un challenge

Les recruteurs ne sont pas des profils plus faciles que les autres à embaucher, avec une hausse très marquée des offres depuis début 2021. A titre d’exemple, les offres proposés aux chargés de recrutement ont connu une croissance de 46% entre 2021 et 2022. Avec les ingrédients propres à une guerre de talents : des profils experts, très souvent sollicités et traditionnellement chassés, ce qui entraine une compétitivité importante des entreprises sur le volet de la rémunération et génère un turn-over marqué.

 

 

Bien s’équiper pour bien recruter