Ce que les jeunes sont prêts à lâcher pour trouver un emploi

Face aux difficultés d’insertion professionnelle, les jeunes diplômés Bac+5 sont prêts à renoncer à certains avantages. On vous dit lesquels.

jeunes diplômés
Malgré les concessions qu'ils sont prêts à faire, les jeunes diplômés Bac+5 restent très attachés au CDI et au statut cadre. © Studio Romantic / Stock.adobe.com

Il ne fait pas bon d’être jeune diplômé d’un Master. La dernière étude publiée par l’Apec* montre que 84% des diplômés d’un Bac+5 en 2024 jugent difficile leur recherche d’un premier emploi, et même 43% très difficile. C’est plus de 20 points de plus que ceux de la promotion 2022.

Plus d’un sur trois (38%) a cherché 6 mois ou plus avant de décrocher son poste actuel. Il y a deux ans, seuls 18% des diplômés d’un Bac+5 étaient dans ce cas. Plus de la moitié (52%) trouvaient un poste 2 mois ou moins après l’obtention de leur poste. Un chiffre tombé à 26% sur la promotion 2024.

Le télétravail en tête des concessions

Dans ce contexte difficile, et qui ne devrait pas s’arranger tout de suite si l’on en croit les dernières prévisions de l’Apec sur l’emploi des cadres, nombre de jeunes diplômés sont prêts à faire davantage de concessions pour décrocher un poste. En tête de ce qu’ils sont prêts à accepter pour obtenir un emploi, l’absence de télétravail (71% des répondants), un contrat autre qu’un CDI (70%) et un salaire inférieur à celui qu’ils souhaitent (59%).

« Face aux difficultés de la recherche d’emploi, les jeunes diplômés en 2024 ont fait preuve de souplesse concernant les conditions d’emploi qui leur étaient proposées, y compris concernant ces critères clés, leur priorité étant de décrocher un contrat et de se forger une première expérience professionnelle », indique l’Apec dans son étude.

Plus d’un jeune diplômé sur deux (56%) est également prêt à déménager pour obtenir un emploi. Parmi les autres concessions qu’ils sont prêts à faire, le fait d’accepter un emploi à un statut non-cadre (51%), qui ne correspond pas à leur spécialité de formation (34%) ou à leur niveau de diplôme (30%).

La quête de stabilité demeure

Malgré ces concessions, ils restent très attachés à la stabilité de l’emploi qu’offre un CDI ou un statut de fonctionnaire (78%). 72% jugent aussi important d’avoir le statut cadre, et même 32% très important. « Pour la plupart des jeunes diplômés, la sécurité de l’emploi s’impose comme un enjeu fort de leur trajectoire professionnelle », indique l’Apec.

Ces chiffres confirment, une nouvelle fois, les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes générations, particulièrement marquées chez les diplômés Bac+5. Fin octobre, le Haut-commissaire à la stratégie et au plan dressait un constat sans appel : si les jeunes Français n’ont jamais été aussi diplômés, ils peinent à transformer leurs acquis scolaires en stabilité professionnelle, beaucoup plus que leurs aînés quarante ans auparavant.

* Enquête en ligne auprès de 1 595 diplômés d’un Bac +5 en 2024 âgés de 20 à 30 ans, ayant terminé leurs études supérieures et ayant un compte sur Apec.fr. La collecte a été effectuée en juin 2025, soit environ 12 mois après leur diplomation.

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