Près d’un actif français sur trois trouve son travail inutile
Le sentiment d’inutilité de leur travail touche 30% des travailleurs français, selon une étude du ministère du Travail.
Votre travail est-il utile ? 30% des actifs français jugent que ce n’est pas le cas. Un chiffre étonnamment élevé mis en exergue par une enquête de la Dares publiée le 27 mai 2021.
Parmi ces professionnels, 11% estiment que leur travail est inutile mais qu’ils disposent des moyens pour le faire correctement. C’est le cas notamment des ouvriers, des employés administratifs et des vendeurs.
Manque de moyens et conflits de valeurs
8% des actifs jugent, quant à eux, que leurs missions professionnelles manquent de sens et de qualité, dont les cadres de la banque, de l’assurance et de la fonction publique, les secrétaires, les personnels d’études et de recherches, les techniciens et agents de maîtrise de la maintenance et les ingénieurs informatiques. Ils dénoncent en particulier le fait de ne pas disposer des moyens pour faire leur travail correctement : manque de temps, de formation, de matériel, logiciels inadaptés, sous-effectif…
Enfin, 11% déclarent que leur travail est inutile, qu’ils ne peuvent pas bien le faire et qu’ils sont contraints à faire, dans le cadre professionnel, des choses qu’ils désapprouvent, créant des situations de conflits de valeurs. Ce terme recouvre « l’ensemble des conflits qui portent sur des choses auxquelles les travailleurs octroient de la valeur : conflits éthiques, qualité empêchée, sentiment d’inutilité du travail, atteinte à l’image du métier ». Dans cette catégorie de travailleurs figurent certains professionnels de santé, les enseignants, les employés de banque et de compagnies d’assurance, les caissiers et les personnels de la police et de l’armée.
Un lien entre perte de sens au travail et santé dégradée
Pour ces salariés particulièrement exposés aux conflits de valeurs, les risques de voir leur santé physique et mentale affectée sont deux fois plus élevés que pour les actifs qui y sont peu ou pas exposés, révèle également l’étude. Troubles du sommeil et dépressions sont fortement liés à cette perte de sens du travail. Si 4 % des personnes « peu ou pas exposées aux conflits de valeur », présentent un symptôme dépressif, cette proportion atteint 26 % pour les travailleurs « surexposés aux conflits de valeurs ».