IA, Gen Z, transparence : ce que révèle l’enquête Hellowork 2025
Usages de l’IA, outils, attentes des candidats… Ce qu’il faut retenir de la dernière enquête Hellowork sur les pratiques des recruteurs et celles des candidats à l’emploi.
En moins de 3 ans, l’IA générative a bouleversé le quotidien des Français, tant dans leur vie personnelle que professionnelle. Rédaction d’email, création d’images, aide à la préparation d’un voyage, recettes de cuisine, coaching sportif… L’IA générative s’invite partout. Et le secteur de l’emploi ne fait pas exception. Que ce soit du côté des recruteurs ou des candidats, l’IA générative est aujourd’hui devenue un assistant précieux. Pour autant, certains fondamentaux demeurent, comme la place centrale des plateformes d’emploi. On vous résume les principaux enseignements de la dernière enquête Hellowork*.
L’usage de l’IA générative bondit chez les recruteurs
Désormais, près de 8 recruteurs sur 10 (78%) utilisent l’IA générative dans le cadre de leur métier, soit presque le double d’il y a un an (39%). Parmi eux, 24% l’utilisent beaucoup, 54% un peu. Comme souvent en matière de révolution technologique, ce sont les jeunes générations qui portent cet usage : 32% des recruteurs issus de la Gen Z disent utiliser beaucoup l’IA générative au quotidien, 48% un peu.
L’IA générative aide principalement les recruteurs dans des tâches rédactionnelles. Parmi ceux qui utilisent l’IA, 75% s’en servent pour la rédaction d’offre, 53% pour préparer des posts sur les réseaux sociaux et 44% pour écrire des messages aux candidats. Vient ensuite la rédaction de comptes-rendus d’entretien (39%) et la préparation des questions d’entretien (30%).
Pour une majorité de recruteurs (62%), l’IA générative va jouer un rôle important dans le futur de la fonction RH, un chiffre en nette progression sur un an (+17 points).
Du côté des candidats, l’usage est moins massif que chez les recruteurs lorsqu’il s’agit de trouver un travail. Un candidat sur deux (50%) utilise l’IA générative dans le cadre de sa recherche d’emploi, un chiffre qui progresse de 7 points en un an. Parmi eux, 73% s’en servent pour rédiger une lettre de motivation, 47% pour se préparer aux entretiens, 37% pour réaliser des CV. Comme chez les recruteurs, la Gen Z porte l’usage de cette technologie : 63% l’utilisent pour chercher un emploi, dont 26% beaucoup.
« L’IA générative ouvre une nouvelle ère pour le marché de l’emploi, que ce soit du côté des recruteurs ou des candidats. Nous travaillons activement depuis plusieurs années déjà sur l’intégration de nombreuses fonctionnalités, dont un certain nombre a déjà vu le jour. Nous estimons que l’IA générative permet un gain de temps important aux deux parties, tout en leur laissant la main sur les phases importantes de la recherche et du choix », souligne Loïc Le Terrien, directeur exécutif et de l’emploi de Hellowork.
Les plateformes de recrutement restent centrales
Au-delà de la nouveauté technologique, certains fondamentaux restent immuables. Cette année encore, les plateformes de recrutement et sites d’offres d’emploi restent de très loin l’outil le plus utilisé, par les recruteurs (99%) comme par les candidats (89%). Pour rechercher un emploi, les candidats se tournent ensuite vers les services publics de l’emploi (64%), les candidatures spontanées (55%), les réseaux sociaux (43%) et les sites carrières des entreprises (41%). A noter que la Gen Z privilégie davantage encore que ses ainés les sites carrière (57%).
De leur côté, les recruteurs ne placent les services publics de l’emploi qu’en quatrième position (57%), derrière les plateformes de recrutement, les candidatures spontanées (68%) et les réseaux sociaux (66%). Un peu plus d’un recruteur sur deux (55%) utilise aussi la cooptation.
Ce que les candidats attendent de vous en matière de transparence
A moins d’un an de l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la transparence des salaires, le sujet du salaire indiqué sur les offres d’emploi progresse cette année encore. Plus de deux recruteurs sur trois (67,5%) indiquent systématiquement le salaire dans leurs offres. C’est 7 points de plus qu’en 2024. Au-delà de l’obligation légale à compter de juin 2026, indiquer le salaire facilite le recrutement, selon une majorité de recruteurs. 47% disent que ça le facilite beaucoup, 41% un peu.
« Il faut toujours garder en tête qu’un candidat sur trois ne postule pas si le salaire n’est pas affiché dans l’offre. Mentionner le salaire, ce n’est pas qu’une histoire de transparence, c’est aussi un sujet indissociable de la performance et de l’attractivité des recrutements d’une entreprise », indique Laure Baumann, VP Product chez Hellowork.
En plus du salaire, les candidats attendent des recruteurs plus de transparence en termes de réponses à leur candidature. 50% des candidats déclarent que les recruteurs ne leur répondent que rarement ou jamais, un chiffre qui monte même à 58% chez les candidats issus de la Gen Z. Ils sont pourtant 65%, toutes générations confondues, à considérer comme très important de recevoir un message lorsque leur candidature n’est pas retenue (68% pour la Gen Z). A l’inverse, les recruteurs disent, à 90%, envoyer un message de refus dans la plupart des cas à un candidat non retenu. Ce décalage illustre une réalité frappante : les recruteurs estiment répondre aux candidats, mais le message qu’ils leur envoient n’est pas perçu comme une réponse.
En termes de délai, la moitié des candidats (52%) attend une réponse sous une semaine. La génération Z est un peu plus patiente : 53% d’entre eux pensent que le délai acceptable pour qu’un recruteur leur réponde est de plus d’une semaine.
De leur côté, les recruteurs disent traiter les CV dans un délai relativement court : 51% dans les 3 jours, 34% dans la semaine. Une rapidité rendue possible grâce aux outils RH, comme l’ATS. La rapidité à diffuser une offre et traiter les candidatures est d’ailleurs le 2e critère de choix d’un ATS, à 60%.
Les défis des recruteurs à l’aube de 2026
Avec l’arrivée de la Gen Z en entreprise, les recruteurs font face à de nouveaux défis. A 82%, ils considèrent cette génération comme plus exigeante, ce qui n’est pas sans poser de questions quant à l’évolution des pratiques RH et managériales. En tête des défis des recruteurs pour embaucher des candidats issus de la Gen Z, les convaincre de la valeur et du projet de l’entreprise (53%), répondre à leurs exigences quant au salaire (52%) et leur apporter la transparence qu’ils demandent (50%). 41% d’entre eux citent aussi la difficulté à les projeter à long terme dans l’entreprise.
« Sur le moyen et le long terme, la pénurie de main d’œuvre est partie pour s’installer. L’IA permettra peut-être de gommer, au moins en partie ou dans certains secteurs, ce besoin en main-d’œuvre. A court terme, la conjoncture économique et le climat géopolitique ajoutent de l’incertitude. Les entreprises ont besoin de confiance et de visibilité pour recruter. Aujourd’hui, elles sont dans le brouillard. En 2026, il va falloir que tout le monde apprenne à naviguer dans l’incertitude », anticipe François Leverger, CEO de Hellowork, en conclusion de l’enquête.
*étude Hellowork 2025, réalisée du 7 avril au 21 mai 2025 auprès de 2 247 candidats (dont 289 âgés entre 16 et 29 ans) et 486 professionnels de ressources humaines.





