L’« employee screening » ou mesurer la fiabilité de ses salariés

Le mot RH de la semaine. Céline Jager, recruteuse au Mercato de l’Emploi, détaille cette technique visant à vérifier l’authenticité des informations transmises par les candidats et les recruteurs.

Employee screening mot RH
Voici quelques techniques pour vérifier la véracité des informations transmises par vos candidats. © Igor Link/stock adobe.com

« Recruter un collaborateur, c’est bien plus qu’évaluer des compétences. C’est avant tout établir une relation de confiance. Mais comment être sûr que le candidat choisi est véritablement celui qu’il prétend être ? Dans un monde où l’intelligence artificielle facilite l’embellissement des CV et des lettres de motivation, la vérification d’authenticité devient un enjeu majeur. »

Pourquoi le screening est-il essentiel ?

« L’employee screening (ou  »vérification des employés ») vise à s’assurer de la fiabilité des candidats ou des collaborateurs. Cela prend tout son sens lorsque des missions sensibles sont confiées : gestion d’informations confidentielles, de fonds importants, ou accompagnement de publics vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap). Dans certains secteurs comme la petite enfance, cette vigilance est indispensable.

Au-delà de la prévention des risques, le screening participe à la création d’un environnement professionnel sain et respectueux. Il renforce la culture d’entreprise en affirmant des valeurs clés : intégrité, transparence et responsabilité. En clair, ce n’est pas une simple formalité administrative, mais un véritable levier stratégique pour bâtir des équipes solides et engagées. »

Comment s’y prendre ?

« Le processus de screening peut prendre plusieurs formes :

  • vérification de l’exactitude des informations du CV (références, diplômes, expériences…) ;
  • tests de compétences et évaluations comportementales ;
  • entretiens approfondis pour mieux cerner les aptitudes et la compatibilité culturelle ;
  • mise à l’essai sur une période définie pour observer le comportement en situation réelle. »

« Selon le contexte, il peut également être utile de vérifier si un candidat figure sur des listes de sanctions ou des bases de données de fraudes, toujours dans le respect des réglementations en vigueur.

Lorsque l’on parle d’enquête de pré-emploi, il s’agit d’un contrôle avant l’embauche. Lorsqu’un employé est déjà en poste, une vérification en cours d’emploi peut être envisagée selon la nature des responsabilités exercées. »

Anticiper les risques et réussir ses recrutements

« Dans un contexte où les risques liés à la cybersécurité, aux fraudes et à la réputation sont de plus en plus présents, le screening permet d’éviter bien des écueils. Une erreur de recrutement peut coûter cher : temps perdu, image ternie, climat interne dégradé. Mieux vaut investir en amont pour sécuriser durablement l’organisation et valoriser le potentiel de chaque nouveau talent. »

Un équilibre subtil

« Mettre en place un screening efficace implique de respecter un équilibre subtil : protéger l’entreprise tout en garantissant les droits et la vie privée des candidats. Il est essentiel d’agir dans le cadre des lois en vigueur, avec transparence et bienveillance.

Plutôt que de voir cette étape comme une contrainte, envisageons-la comme une opportunité : celle de construire une relation de confiance dès les premiers échanges et d’accompagner chaque collaborateur vers une intégration réussie, pour un avenir professionnel plus sûr et épanouissant pour tous.

Le screening n’est plus seulement une barrière, c’est une passerelle. Une opportunité de repenser l’acte de recruter non comme une prise de risque, mais comme une co-construction d’avenir. Et vous, êtes-vous prêts à transformer cette étape clé en levier d’innovation sociale et managériale ? »

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Bien s’équiper pour bien recruter