Près de 62 % des métiers pourraient s’exercer en télétravail
Selon une étude, près des deux tiers de nos emplois pourraient se faire en travail à distance.
Selon une étude publiée par la start up Boostrs, spécialisée dans la cartographie de compétences, près des deux tiers des emplois pourraient se faire en télétravail. La start up a porté son étude sur près de 3 000 métiers et plus de 10 000 compétences techniques.
Les ingénieurs à l’origine de cette étude, ont classé les métiers en trois catégories : non télétravaillable, partiellement télétravaillable et totalement télétravaillable : « Pour savoir si une compétence peut être exercée à distance, c’est binaire : soit elle peut l’être, soit elle ne peut pas l’être ».
Inventaire des compétences télétravaillables
Pour un seul métier, on compte environ une vingtaine de compétences, hors connaissances et soft skills. Au dessus de 20 % de compétences pouvant être exercées à distance, le métier devient télétravaillable. Partiellement, entre 20 % et 80 % et totalement au-dessus de 80%. Selon ce mode de calcul donc, 62 % des métiers sont télétravaillables.
De nombreux métiers qui paraissent incompatibles avec le télétravail ne le sont en réalité qu’en partie. A titre d’exemple, le métier de sommelier, cité dans l’étude, est en partie télétravaillable. Une partie de ses tâches peuvent se faire à distance : négociations avec les vignerons, élaboration d’une carte etc… A contrario, la surveillance, le nettoyage ou la réparation d’équipements mécaniques et électriques ne permettent pas le télétravail à plus de 20%. En conséquence, un plombier ne pourra pas télétravailler quand la journée au bureau d’un data scientist se transposera facilement à la maison.
Ce que cette étude nous apprend également, c’est que plus on est senior dans un poste et plus on est susceptible de télétravailler. Un constat lié à la nature des postes dans lesquels on trouve les salariés avec le plus d’expérience car managers et directeurs voient leurs missions évoluer vers plus de gestion administrative et stratégique au fil de leur carrière.
La possibilité du télétravail liée aussi à l’individu
Au-delà des missions d’un poste, l’intérêt du télétravail dépend également du salarié. Télétravailler dans de bonnes conditions n’est pas possible par tous, pour des raisons isolées du métier en lui-même. Certains salariés n’ont tout simplement pas d’appétence pour le home office parce que côtoyer leur équipe est un élément essentiel au quotidien pour leur bien-être au travail. D’autres ne peuvent pas réussir les éléments permettant de télétravailler sereinement, parce leur lieu de vie n’est pas adapté.
Quant à la productivité en télétravail, elle ne dépend pas que du profil du salarié, c’est également une question de management. Une entreprise habituée au management par objectifs et non par tâches sera plus à même de favoriser la productivité à distance. Une bonne organisation, des outils collaboratifs et les méthodes agiles permettent à la fois de préserver la capacité à travailler en équipe et de limiter d’éventuels besoins de contrôle qui rendraient le télétravail inconfortable.
Les entreprises réticentes au télétravail ne devraient donc pas jeter le bébé avec l’eau du bain mais plutôt se questionner sur la raison des freins qu’elles auraient pu identifier. La mise en place du télétravail peut également être une opportunité de dresser un état des lieux de l’organisation interne et de l’améliorer. En amont de la mise en place du télétravail ou en test grandeur nature, comme c’est le cas de nombreuses entreprises en 2020 !