Les embauches et les démissions en baisse : des entreprises et des salariés attentistes dans un contexte incertain
Les embauches et les démissions sont en recul au deuxième trimestre 2024, selon la dernière publication de la Dares.

Les entreprises ont moins recruté au deuxième trimestre 2024 : la Dares enregistre une baisse de 1,5% par rapport au début de l’année, avec 6 317 000 contrats de travail signés dans le secteur privé (hors agriculture, intérim et particuliers employeurs), en France métropolitaine, de début avril à fin juin 2024. Une tendance qui concerne aussi bien les CDD (-1,7% entre le premier et le deuxième trimestre 2024) que les CDI (-0,5%).
Si on se réfère à la même période de l’année précédente, les embauches sont en recul de 7%. A noter, toutefois que ce chiffre du deuxième trimestre 2024 reste supérieur de 20% au deuxième trimestre 2019, période de référence pré-Covid.
Des démissions également en recul
En parallèle, les démissions sont également en repli : la Dares en comptabilise 459 900 au deuxième trimestre, soit 4,2% de moins qu’au trimestre précédent. En y ajoutant les ruptures anticipées de CDD, on arrive à un total de 508 200 démissions. Même constat du côté des ruptures conventionnelles dont le nombre a diminué de 3,7% pour atteindre 126 600.
Le « Big Stay » : une tendance durable ?
Autant de données qui viennent nourrir la tendance du « Big Stay ». Cette préférence pour la sécurité de l’emploi a germé fin 2023 pour s’affirmer davantage au cours du premier semestre 2024, dans un contexte d’incertitudes économique, politique et de tensions internationales, comme nous l’expliquait Aude Boudaud, directrice au sein du cabinet Robert Walters : « Les salariés savent ce qu’ils quittent mais pas ce qu’ils vont trouver ailleurs. D’où une prudence, notamment chez les cadres et les plus de 50 ans, qui font passer la sécurité de l’emploi avant leur rémunération ou leur équilibre vie pro/vie perso. »
Ce mouvement pourrait-il s’inscrire dans la durée ? Selon la dernière enquête BMO (besoin de main-d’œuvre) de France Travail, publiée en avril 2024, les intentions d’embauches des entreprises étaient en baisse de 8,5% par rapport à 2023, avec 2,78 millions de recrutements anticipés sur l’année. Parmi ceux-ci, sept projets sur dix concernaient des établissements de moins de 50 salariés et deux tiers des recrutements en CDD.