Egalité professionnelle hommes-femmes : pourquoi la France figure en tête du classement

La législation française a favorisé l’éclatement du plafond de verre et incite les entreprises à prendre le chemin d’une plus grande transparence salariale.

La loi Copé-Zimmerman a renforcé la présence des femmes au sein des conseils d'administration.
La loi Copé-Zimmerman a renforcé la présence des femmes au sein des conseils d'administration. © Monkeybusiness/stock aobde.com

Selon le baromètre Equileap, qui passe à la loupe l’égalité professionnelle hommes-femmes au sein de 3 795 grandes entreprises dans 27 pays développés, la France conserve, en 2024, la tête du classement. Le rapport, dont les résultats ont été publiés ce 29 février, fait état d’un « voyage lent et inachevé vers l’égalité de genre ».

L’Hexagone se hisse donc à la première place du tableau, avec un score de 57%, en hausse de deux points par rapport à l’année dernière. Suivent l’Espagne (56%), le Royaume-Uni, la Norvège et les Pays-Bas (tous trois à 54%).

Ce score est calculé d’après 21 critères incluant la proportion de femmes parmi l’ensemble des salariés, au sein des fonctions managériales et des comités de direction ou des conseils d’administration, l’écart de rémunération entre hommes et femmes, les congés réservés aux parents, les opportunités d’évolution professionnelle, les politiques de lutte contre le harcèlement sexuel ainsi que les actions en faveur de la diversité.

A noter également : la France compte douze entreprises dans le top 100 des sociétés les plus vertueuses en matière d’égalité professionnelle, dont L’Oréal, Publicis Groupe, Kering, Sanofi, Schneider Electric, Pernod Ricard, Orange, Danone, Sodexo, Unibail-Rodamco-Westfield, BNP Paribas et Société Générale.

Féminisation des conseils d’administration : les effets de la loi Copé-Zimmerman

La France est la meilleure élève en termes de féminisation des conseils d’administrations de ses grandes entreprises. Avec une part de 46% de femmes, elle se classe devant la Norvège (43%) et l’Italie (42%). Il faut y voir l’influence de la loi Copé-Zimmerman, qui depuis 2011, impose un quota minimal de 40% de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance.

Notre pays fait, en revanche, moins bien, sur le plan de la féminisation des instances de direction (27% de femmes) que Singapour, la Norvège, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Un score qui devrait s’améliorer à la faveur de la loi Rixain. Entré en vigueur en mars 2022, le texte impose aux entreprises de plus de 1 000 salariés, de compter au moins 30% de femmes parmi leurs organes de direction, à partir du 1er mars 2026, puis au moins 40% d’ici le 1er mars 2029.

L’impact de l’index de l’égalité professionnelle

En France, depuis 2018, l’index de l’égalité professionnelle, oblige les entreprises d’au moins 50 salariés de calculer et de publier des données permettant d’évaluer leur politique d’égalité entre les hommes et les femmes. Parmi ces critères figure l’écart salarial entre collaborateurs et collaboratrices.

Pourtant, selon les chiffres d’Equileap, seules 42% des entreprises françaises publient leur écart de rémunération. Un chiffre toutefois en hausse par rapport à 2023, où 33% des sociétés françaises communiquaient cette information. Lors de la conférence sociale d’octobre 2023, la Première ministre d’alors, Elisabeth Borne, avait fait part de son intention de réformer l’index en vue d’anticiper l’application de la directive européenne sur la transparence des salaires.

La transparence des rémunérations au service de l’égalité salariale

La France a annoncé qu’elle transposerait la directive européenne sur la transparence des rémunérations d’ici le 7 juin 2026. La nouvelle législation contraindra notamment les entreprises d’au moins 100 salariés à produire un rapport sur les écarts de rémunération hommes-femmes. Celles comptant au moins 250 salariés devront le publier chaque année, contre tous les trois ans pour celles de 100 à 249 salariés.

Si les écarts de rémunération dépassent 5%, les employeurs devront, en concertation avec les représentants du personnel, proposer des actions correctrices de ces inégalités salariales.

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