Entreprises : quel rôle dans les inégalités salariales hommes-femmes ?
Plus une entreprise compte de salariés, plus les inégalités salariales entre les sexes sont importantes.
Dans le secteur privé, l’écart salarial entre un homme et une femme est de 24% en moyenne. Un chiffre qui s’explique, en partie, par une différence de volume de travail moyen entre les sexes, avec une sur-représentation des femmes dans les emplois à temps partiels. Mais ce n’est pas la seule réponse puisqu’à temps plein, les femmes gagnent en moyenne 15,9% de moins que les hommes.
Discrimination, parentalité, mobilité plus difficile d’accès …
L’Institut des Politiques Publiques a recueilli des données pour comparer les salaires tout en prenant en compte l’écart imputable à l’âge et aux catégories socio-professionnelles. Dans ce cas, une femme perçoit toujours 12,4% de moins qu’un homme. Pour l’Institut, cet écart restant est la conséquence de facteurs « difficilement mesurables comme les discriminations (embauche, salaire, promotion, etc.) et d’autres facteurs comme la parentalité ou la mobilité entre professions ou entreprises ».
Un écart persistant à entreprise et poste équivalents
Parce que les grilles salariales ne sont pas similaires d’une entreprise à l’autre, cet écart n’est pas nécessairement le plus représentatif. Ainsi, si l’on compare le salaire moyen entre femmes et hommes au sein d’une même entreprise française, à catégorie socioprofessionnelle et à âge similaires, il reste un écart de 4%.
Dans la construction, la finance et l’assurance, des inégalités salariales plus fortes
Les écarts salariaux entre sexes au sein d’une même entreprise sont très fluctuants d’un secteur d’activité à l’autre. Ils sont particulièrement en défaveur des femmes dans la construction, avec un écart de 8,2%, et dans la finance-assurance : 7,5%. C’est également le cas dans les industries manufacturières et extractives où l’écart est de 6,2%. En revanche, dans l’administration publique, l’enseignement et l’action sociale cet écart est quasi nul (0,1%). L’écart est même en faveur des femmes dans le reste des activités de service, où celles-ci gagnent en moyenne 2,7% de plus que les hommes.
Dans les entreprises de moins de 20 salariés : un écart proche de 0
Selon l’IPP, plus une entreprise compte de salariés, plus les écarts salariaux entre les sexes sont importants. Ainsi, les entreprises de plus de 2000 salariés ont des écarts de 5,6%, celles de 500 salariés et moins de 4,5%, et celles de 200 et moins de 3,1%. L’écart est nettement plus faible pour les entreprises de petite taille : il est de 1,8% pour celles avec moins de 50 salariés et chute à 0,6% pour les sociétés de moins de 20 salariés. Enfin, l’écart moyen est nul dans les sociétés de moins de 10 salariés.