Les dossiers chauds de la ministre du Travail et de l’Emploi
Assurance-chômage, congé parental, plans sociaux… L’agenda 2025 de la locataire de la rue de Grenelle est déjà bien rempli.

Elle fait partie des 35 ministres du gouvernement Bayrou, dont la liste a été dévoilée le 23 décembre : Astrid Panosyan-Bouvet conserve le ministère chargé du Travail et de l’Emploi, mais elle est désormais rattachée à un superministère de la Santé, du Travail, de la Solidarité et des Familles, dont les rênes ont été confiées à Catherine Vautrin. On fait le point sur les dossiers urgents qui les attendent.
Assurance-chômage
Sur le haut de la pile des dossiers, l’accord sur l’assurance-chômage, conclu par les partenaires sociaux le 14 novembre dernier. Après la publication par Matignon de l’arrêté d’agrément, la réforme entrerera en vigueur dès janvier 2025. Le texte introduit, notamment, un durcissement des conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi senior et une mensualisation des allocations chômage.
Emploi des seniors
Autre texte issu des négociations entre syndicats et patronat à l’automne, l’accord sur l’emploi des seniors, qui acte la création d’un contrat de valorisation de l’expérience. Ouvert aux demandeurs d’emploi de 60 ans et plus (et à partir de 57 ans si un accord de branche le précise), ce CDI senior nouvelle version a pour finalité d’augmenter le taux d’emploi des 60-64 ans, alors que la réforme des retraites va progressivement faire reculer l’âge de départ.
La réforme des retraites
La ministre du Travail devra également accompagner le chantier de la réforme des retraites, sujet brûlant. Lors de son accession à Matignon, Michel Barnier avait dit vouloir améliorer la réforme de 2023, quand les syndicats et le Nouveau Front Populaire demandent toujours l’abrogation pure et simple du texte. Reste à voir quelle sera la voie privilégiée par le gouvernement Bayrou.
Congés de parentalité
Dans un rapport sur « la politique d’accueil du jeune enfant », la Cour des Comptes pointe du doigt des dépenses mal maîtrisées et une inégalité d’accès entre les familles. Pour remédier au manque de places en crèche et chez les assistants maternels, elle préconise d’allonger le congé maternité de 4 semaines, afin qu’il atteigne 20 semaines (soit la moyenne des pays de l’OCDE). En outre, elle propose de mieux indemniser le congé parental : à 50% du salaire brut antérieur, avec un plancher à 600€ par mois et un plafond à 1 400€. En revanche, les auteurs du rapport ne prônent pas une réduction de la durée du congé parental, contrairement à ce que proposait Emmanuel Macron, avec son projet de congé de naissance.
Plans sociaux
Michelin, Auchan, Vencorex… Les plans sociaux qui se multiplient en France vont aussi occuper le ou la future ministre. Face à la colère des salariés concernés, l’ancien Premier ministre avait dit vouloir mettre en place une task force entre les différents ministères concernés (Travail, Industrie, Finances, Budget…), en vue de chercher des repreneurs pour les sites en difficulté et de faciliter les reconversions professionnelles. François Bayrou reprendra-t-il cette idée à son compte ?
Apprentissage
Dans l’attente d’un nouveau projet de loi de finances 2025, l’incertitude plane sur l’avenir des aides à l’embauche d’apprentis. La prime de 6 000€ versée aux employeurs la première année du contrat d’apprentissage sera-t-elle reconduite à l’identique ou limitée aux petites entreprises ? Son montant sera-t-il revu à la baisse ?