Qui sont les Français qui démissionnent pour se reconvertir ?

Depuis 2019, les personnes qui démissionnent pour projet professionnel peuvent toucher des indemnités chômage. Qui sont les bénéficiaires de ce dispositif et combien sont-ils ?

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La moitié des Français qui démissionnent pour un nouveau projet professionnel ont entre 30 et 40 ans. © final89/stock adobe.com

En principe, un salarié qui démissionne ne peut prétendre au versement d’allocations chômage, sauf exceptions (suivi de conjoint, mariage…). Mais depuis 2019, une mesure permet de toucher une allocation de retour à l’emploi (ARE) dès lors que l’on quitte son emploi pour réaliser un « projet de reconversion professionnelle réel et sérieux » et que l’on a travaillé au moins 1 300 jours au cours des 60 derniers mois (soit cinq années d’activité continue).

Moins de 1% des démissions en France

Combien de Français ont recours à ce dispositif de démission-reconversion et quel est leur profil ? Une étude de l’Unédic, parue le 10 décembre 2024, nous en apprend davantage.

Avec 17 500 démissions pour projet professionnel en 2023, ce motif représente moins de 1% du total des démissions en France. Même s’ils comptent pour une part négligeable des 2,2 millions de démissions enregistrées en 2023 par la Dares, de plus en plus de Français font ce choix (ils n’étaient que 6 500 en 2020).

Des bénéficiaires plus diplômés et mieux rémunérés que l’ensemble des allocataires

Le profil des bénéficiaires de ce dispositif est bien spécifique comparé aux autres allocataires de l’Assurance chômage. Ils sont, en moyenne, plus diplômés :

  • 44% d’entre eux ont un niveau bac à bac+2, contre 34% pour l’ensemble des allocataires ;
  • 32% ont un niveau égal ou supérieur à bac+3, contre 17% de l’ensemble des allocataires.

Avant de quitter leur emploi, ils étaient généralement mieux rémunérés que les autres allocataires : leur salaire journalier de référence, sur lequel est calculé le montant de l’ARE, est de 110€ brut, tandis qu’il est de 69€ pour l’ensemble des allocataires ARE.

Près d’un tiers des démissionnaires ayant un projet de reconversion professionnelle sont des cadres (contre 10% dans l’ensemble). Ils exerçaient principalement un métier lié aux fonctions support ou dans le secteur de la banque, de l’assurance ou de l’immobilier. La moitié des salariés qui décident de démissionner pour se reconvertir sont âgés de 30 à 40 ans et on compte parmi eux autant d’hommes que de femmes.

Quels choix font-ils à l’aube de ce nouveau chapitre de leur vie professionnelle ? 66% de cette population a créé son entreprise ou exerce une activité non salariée et 37% suivent une formation. Seuls 12% n’ont, à ce stade, ni suivi de formations, ni repris une activité non salarié ni suivi de parcours créateur d’entreprise depuis l’ouverture de leurs droits à l’Assurance chômage.

Bien s’équiper pour bien recruter