Déblocage anticipé de l’épargne salariale : pourquoi la mesure a fait flop
Les Français n’ont pas massivement puisé dans leur épargne salariale en dépit de la mesure de déblocage sans impôt mise en place par le gouvernement fin 2022.
Elle était présentée comme la mesure-phare de soutien des entreprises au pouvoir d’achat de leurs salariés. Mais le déblocage anticipé de l’épargne n’a pas rencontré le succès attendu.
Seul 1% de l’épargne salariale débloqué
Mis en place par la loi pouvoir d’achat adoptée durant l’été 2022, le mécanisme permettait aux actifs de toucher l’argent disponible sur leur compte d’épargne salariale, dans la limite de 10 000 euros, jusqu’au 31 décembre 2022. Seules conditions : la somme devait avoir été déposée avant le 1er janvier 2022, être débloquée en une seule fois et être destinée à financer l’achat d’un bien ou d’un service.
Le dispositif n’a pas été plébiscité par les salariés puisque seul 1 milliard d’euros a été retiré de ces comptes, ce qui représente 1% des montants potentiellement déblocables, d’après une information relayée par BFM Business. Un échec encore plus cuisant que lors du dernier déblocage anticipé de l’épargne salariale, à l’initiative de François Hollande, en 2013, où 2 milliards d’euros avaient été débloqués.
Une mesure qui n’a pas rencontré son public
Comment expliquer le peu d’engouement pour cette mesure exceptionnelle dans un contexte d’inflation élevée ? Selon les professionnels de l’épargne salariale, la mesure n’a pas trouvé son public. Car, depuis 2008, ceux qui désirent débloquer une part de leur épargne salariale le peuvent sans attendre cinq ans (certes avec impôts). « Ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts récupèrent déjà leur mise chaque année », explique un gestionnaire interviewé par BFM. D’autre part, ce déblocage anticipé présentait peu d’intérêt pour les salariés qui ont la capacité d’épargner.
A l’inverse d’autres pistes pour renforcer le pouvoir d’achat des salariés apparaissent plus efficaces. C’est notamment le cas de la prime de partage de la valeur, largement utilisée par les entreprises, dont le plafond a été porté de 1 000 à 3 000 €, et de 2 000 à 6 000 € dans les entreprises de moins de 50 salariés et dans celles bénéficiant d’un accord de participation ou d’intéressement.