Combien coûte un poste de travail en 2024 ?

Les Buzzy Ratios analysent les coûts engagés par les entreprises pour leurs environnements de travail. Focus sur les résultats de l’édition 2024.

combien coûte un poste de travail en 2024 ?
Selon le rapport annuel des Buzzy Ratios 2024, le coût des environnements de travail atteint 11 051€ par poste. © Zerbor / stock.adobe.com

Les coûts associés aux postes de travail ne cessent d’augmenter, poussant les Directions de l’environnement de travail (DET) à repenser leurs stratégies.

L’édition 2024 des Buzzy Ratios, indicateurs de référence pour les environnements de travail, réalisée par l’IDET (Inspirer et Développer les Environnements de Travail), a analysé un périmètre de 2,2 millions de mètres carrés de bureaux (46% en Île-de-France et 54% en province), accueillant 105 000 postes de travail et 126 000 collaborateurs. Retour sur les principaux enseignements et les leviers d’actions possibles.

Une inflation généralisée des coûts

Au global, le coût des environnements de travail – incluant l’immobilier, l’exploitation technique et fonctionnelle et les services aux collaborateurs – atteint 11 051€ par poste de travail, soit une hausse de 4% par rapport à l’an dernier. Cette augmentation s’explique notamment par « une revalorisation des loyers et des charges locatives, une hausse de la fiscalité en lien avec le retour de l’inflation », comme l’explique Hubert Labouche, membre du Comex de l’IDET.

En effet, l’immobilier, qui constitue 70% des dépenses totales, est passé de 7 394 en 2023 à 7 708 en 2024, soit une hausse de 3%. « Heureusement, les DET ont fait un travail important d’optimisation des surfaces. Sans cela, la hausse aurait probablement été bien plus importante » ajoute-t-il.

À noter tout de même des disparités marquées entre l’Île-de-France et la province.

Une hausse des coûts d’exploitation post-Covid

Sans surprise, les coûts d’exploitation n’ont pas échappé à l’inflation. Les dépenses de maintenance, d’entretien et l’énergie liée à l’augmentation des prix des ressources naturelles ont progressé de 10% par mètre carré. « La crise du Covid a entraîné le développement de services complémentaires, comme le renforcement du nettoyage des bureaux, qui se poursuivent aujourd’hui », note le membre du Comex de l’IDET. « En parallèle, les dépenses de maintenance ont connu une sorte de rattrapage post-pandémie » précise-t-il.

De plus, les investissements liés à la transition énergétique et aux mesures de sobriété renforcent cette tendance à la hausse. Seule la sécurité-sûreté semble s’être stabilisée après plusieurs années de hausse.

Les services aux collaborateurs : entre télétravail et retour au bureau

Du côté des services aux collaborateurs, les coûts globaux liés à l’accueil, le standard et la réception ont augmenté de 3% par poste de travail. Avec la généralisation du télétravail, les dépenses de restauration ont diminué. À l’inverse, les coûts liés à l’hospitality management visant à améliorer l’expérience utilisateur et à encourager le retour sur site, ont fortement augmenté.

« Pour inciter les collaborateurs à revenir, il faut leur offrir une expérience au bureau différente de celles qui ont chez eux. Cette tendance devrait d’ailleurs s’amplifier dans les prochaines années », déclare Hubert Labouche.

Des coûts annexes liés à la transition écologique

Après une forte hausse liée à un effet de récupération post-Covid, les dépenses pour voyages d’affaires se stabilisent autour de +3%, principalement en raison de l’augmentation du prix des transports. De plus, « avec la transition écologique, les entreprises sont invitées à voyager de façon plus responsable, ce qui impose une maîtrise importante de ces budgets » déclare Hubert Labouche.

Quant à la flotte automobile, son coût a augmenté de 16%. « Les entreprises ont des objectifs ambitieux de développement des flottes électriques, avec un impact direct sur les coûts. On sait qu’à l’achat ou la location, les véhicules électriques sont aujourd’hui plus chers que les véhicules thermiques », ajoute-t-il. Ces efforts reflètent l’objectif des entreprises à réduire leur impact environnemental.

Quelles solutions ? Optimiser les coûts et encourager le retour sur site

Face à une généralisation du télétravail, notamment à Paris et dans les grandes métropoles, les DET doivent répondre à un double défi : maîtriser les coûts tout en incitant les collaborateurs à revenir au bureau.

« Un salarié reste toujours attaché à son salaire et à sa mission, mais il va aussi choisir son entreprise pour l’environnement ou l’expérience qu’elle peut lui offrir. L’environnement de travail traduit directement la culture et la stratégie des dirigeants. D’autant plus avec la nouvelle génération, on doit penser des immeubles plus verts, des économies circulaires, des solutions de mobilité douce et s’impliquer dans l’expérience utilisateur », explique Séverine Pilverdier, présidente de l’IDET.

Les pistes à explorer ?

  • Encourager les aménagements flexibles pour optimiser l’utilisation des surfaces et réduire les coûts liés à la sous-utilisation des bureaux ;
  • Offrir des services nouveaux pour faire des bureaux de véritables espaces de vie et non plus de simples lieux de travail (espaces collaboratifs, événements, food courts…) ;
  • S’engager dans des initiatives de mobilité douce pour les usages à la fois professionnels et privés (vélos trottinettes, scooters, voitures électriques, covoiturage…).

Bien s’équiper pour bien recruter