Congé parental : pourquoi si peu de pères le demandent ?

Moins d’1% des hommes recourent à un congé parental à temps plein, contre 14% des femmes, selon une étude de l’OFCE.

L'"effet genré du congé parental" est encore bien présent.
L'"effet genré du congé parental" est encore bien présent. © AMR Studio/stock adobe.com

Les hommes sont bien moins nombreux que les femmes à recourir au congé parental. Seuls 0,8% des pères prennent ce congé à plein temps contre 14% des mères, selon une étude réalisée par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), publiée le 7 avril dernier.

Concernant le congé parental à temps partiel, là encore, les actifs masculins sont sous-représentés par rapport à leurs homologues féminines : 0,9% des pères d’un enfant (contre 13,2% des mères) et 1,8% des pères de deux enfants ou plus le demandent.

Une réforme loin d’avoir rempli son objectif

Une réforme de 2015 avait pourtant mis en place des mesures pour rééquilibrer ces écarts de situation liés au genre : à la naissance du premier enfant, la durée de ce congé est passée de six mois à un an, si les deux parents partagent ce congé et, à partir du 2e enfant, la durée du congé parental a été réduite de 3 à 2 ans, sauf pour les parents se partageant ce congé.

Ce nouveau texte visait à inciter 25% de pères à prendre ces congés pour permettre à leurs compagnes de revenir plus rapidement sur le marché du travail, mais il n’a visiblement pas porté ses fruits.

Faible indemnisation et biais de genre

Comment expliquer que si peu de pères s’arrêtent de travailler à la naissance de leur enfant ? Les auteurs de l’étude pointent du doigt la faible indemnisation versée aux parents mettant entre parenthèses leur vie professionnelle pour s’occuper de leurs enfants. Elle équivaut, pour un congé à temps plein, à 399 € mensuels, quel que soit le montant de la rémunération antérieure.

Mais ce phénomène découle également d’un « effet genré du congé parental », décrit Hélène Périvier, co-auteure de l’enquête. Certains hommes ne seraient pas bien informés de leurs droits ou considéreraient que ce congé est une « affaire de femmes ». L’étude avance également l’hypothèse que certains collaborateurs seraient « dissuadés » de bénéficier de ce dispositif par le fait que leurs collègues masculins n’y recourent pas.

Une réforme du congé parental à l’étude

Les auteurs de l’étude esquissent des pistes pour une répartition plus paritaire de ces congés, notamment la mise en place d’une indemnisation « calculée en proportion du salaire passé » comme dans certains pays scandinaves ou en Allemagne. Ils insistent aussi sur la nécessité de mettre en place une campagne d’information et de sensibilisation à ce sujet. Le gouvernement plancherait actuellement sur une réforme du congé parental.

Bien s’équiper pour bien recruter