Conférence sociale : les pistes du gouvernement pour augmenter les bas salaires

La revalorisation des bas salaires sera au programme de la conférence sociale du 16 octobre.

Le gouvernement entend notamment lutter contre les "trappes à bas salaire".
Le gouvernement entend notamment lutter contre les "trappes à bas salaire". © Nuthawut/stock adobe.com

C’est assez rare pour être souligné : le gouvernement, les partenaires sociaux et les chefs de parti se sont accordés pour faire de l’augmentation des bas salaires un chantier prioritaire de la conférence sociale qui doit se tenir le 16 octobre.

Avec un objectif double : soutenir le pouvoir d’achat des salariés aux rémunérations les plus faibles dans un contexte d’inflation et renforcer l’attractivité de certaines filières, qui peinent à recruter, en vue d’atteindre progressivement le plein-emploi.

Pour revaloriser ces bas salaires, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a passé en revue quatre leviers, devant les journalistes de l’Ajis, lors d’une conférence de presse, mardi 26 septembre.

Dynamiser les négociations de branche

Le premier d’entre eux porte sur l’évolution des grilles salariales de branche. Certaines avaient pris du retard dans leur alignement sur les revalorisations du Smic, mais la plupart l’ont rattrapé ou sont en passe de le faire. Selon les derniers chiffres partagés par le ministre, « lorsqu’on regarde sur une période longue, on avait entre 15 et 20 branches qui avaient un niveau conventionnel au moins inférieur au Smic depuis plus de 18 mois. Aujourd’hui, on a entre sept et neuf branches qui sont dans ce cas. »

Le gouvernement souhaite également inciter les branches à proposer une plus grande amplitude entre les salaires de bas de grille et ceux affichés en haut, pour mieux accompagner les mobilités professionnelles. « Si vous avez plusieurs minima conventionnels proches du Smic, vous avez des carrières plates, et c’est totalement décourageant », a fait valoir Olivier Dussopt.

Lutter contre les trappes à bas salaire

Le gouvernement souhaite également s’attaquer aux « trappes à bas salaires », une problématique qui avait été soulevée par le patronat lors de discussion avec la Première ministre, en juillet. En effet, la prime d’activité ou certaines exonérations de cotisation peuvent conduire à des effets de seuil où le salarié sort du dispositif d’aide dès lors qu’il accepte une promotion ou une augmentation.

Limiter les situations de temps partiel subi

Le temps partiel subi et le sous-emploi sont d’autres facteurs de faible rémunération. Un sujet qui concerne davantage les femmes, notamment lorsqu’elles deviennent mères. Selon les données de l’Observatoire des inégalités, fin 2022, 27% des salariés à temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage.

Renforcer l’égalité professionnelle femmes-hommes

De manière générale, l’exécutif désire mettre au cœur du débat la question de l’égalité femmes-hommes, en proposant notamment une réflexion sur la part importante de femmes dans les activités les moins rémunératrices. Et en proposant des solutions pour réduire les décrochages au cours de la carrière des femmes.

Bien s’équiper pour bien recruter